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Vivre au Spitzberg, une île à la lisière du pôle Nord

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Explorez la plus grande île du Svalbard

Au Spitzberg, sur l’île habitée la plus proche du pôle Nord, Laura Jourdan, biologiste de formation, a fait ses premiers pas comme guide d’expédition polaire. Un coup de foudre avec les paysages, la faune et la culture de l’Arctique qu’elle partage avec Escales.

Le Spitzberg : la seule île habitée du Svalbard

Le Spitzberg fait partie de l’archipel norvégien du Svalbard. L’île est entourée par les mers de Norvège et de Barentz au sud, par la mer du Groenland à l’ouest et par l’océan Arctique au nord. Une population d’environ 2 400 habitants rassemble scientifiques et passionnés de l’Arctique, mais aussi étudiants et mineurs. Longyearbyen est la plus grande des deux villes habitées du Spitzberg.

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C’est la curiosité pour la vie sauvage dans les milieux extrêmes qui attire Laura Jourdan pour la première fois au Spitzberg. Elle y restera plus de trois ans. Cette soif de découverte motive aussi plus de 700 étudiants chaque année. Le Svalbard est un modèle de coopération scientifique sur les milieux polaires. À Longyearbyen, l’université la plus septentrionale de la planète, l’UNIS (University Centre in Svabard) accueille les futurs experts de l’Arctique et des scientifiques du monde entier travaillent à l’année dans le centre de recherche de Ny-Ålesund.

Une vie solidaire en milieu polaire

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Au Spitzberg, la nuit polaire dure quatre mois de l’année. Ce qui fédère les habitants ? Une même passion pour l’Arctique et l’envie de préserver un environnement unique. Ici, l’hospitalité et la chaleur humaine compensent les températures glaciales, comme l’explique Laura : « Les habitants appellent cela le « dugnad ». Ce mot désigne la solidarité entre les habitants. Chacun participe au bien-être commun en apportant son savoir-faire. Pour construire une cabane en forêt ou pour ranger la bibliothèque municipale, ici l’entraide est ancrée dans les mœurs et c’est un vrai réconfort. »

Longyearbyen : la ville la plus au nord du monde

Située à 78 degrés de latitude Nord, Longyearbyen s’est développée suite à la découverte de gisements de charbon par l’américain John Longyear en 1901. Avant cela, la région était désertique. Seule la chasse aux ours polaires, aux phoques et aux baleines attirait trappeurs et baleiniers. Depuis 1925, le traité du Spitzberg, signé en 1920, accorde à la Norvège l’administration du Svalbard.

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La population jeune et cosmopolite de Longyearbyen contribue au développement de la ville. Restaurants, pubs, cinémas, piscines… des festivals de jazz et de blues y sont même régulièrement organisés : un concentré de vie à l’extrême-nord de la planète, sur une île où il est interdit de mourir ! Pourtant, avec les ours polaires aux portes de la ville, le danger est bien réel. « Heureusement, ici, personne ne ferme sa porte à clé », nous confie Laura.

Musées à Longyearbyen

  • Svalbard Museum : 400 ans d’histoire à découvrir, dont une collection de cartes anciennes affichant le pôle Nord comme repère central de la planète.
  • North Pole Expedition Museum : une invitation à marcher sur les traces des plus grands explorateurs de l’Arctique, dont Roald Amundsen, Jean-Baptiste Charcot et Ernest Shackleton.

Le Spitzberg : une terre d’aventures au quotidien

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L’île du Spitzberg attire les passionnés des territoires sauvages du Grand Nord. Quand les glaces emprisonnent les eaux, la liaison depuis la Norvège se fait uniquement par avion. Sur place, la motoneige reste le moyen de locomotion privilégié en hiver. Et comme le précise Laura Jourdan : « un changement brutal de météo ou la rencontre avec un ours polaire est toujours possible. Pas question de s’aventurer sans fusil ni GPS ! »

Au Svalbard, l’expérience de la nuit polaire fait partie de l’aventure. Chaque année, le 8 mars, tous les regards se tournent, fébriles, vers la montagne Sarkofagen pour célébrer Solfestuka. « Quoi de plus enivrant que le retour du soleil après quatre mois d’obscurité ? », confie Laura.

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Depuis le parvis de l’église, paupières fermées, j’écoute les enfants de l’école chanter en me laissant surprendre par la douceur des premiers rayons sur ma peau.

Le passé minier du Spitzberg

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Mais visiter le Svalbard, c’est aussi se plonger dans l’histoire de l’archipel. À cinq kilomètres de Longyearbyen, la mine désaffectée Gruve 3 offre un voyage dans le quotidien des mineurs du début du vingtième siècle. Si la mine Gruve 7, située à une vingtaine de minutes de route de la ville, fournit encore l’électricité de Longyearbyen, sa fermeture est prévue en 2025.

À Barentsburg et Pyramiden, cités minières russes désaffectées, le temps semble s’être arrêté. Un buste géant de Lénine, une chapelle orthodoxe, ou encore une salle de spectacle témoignent de la gloire passée de l’Union soviétique.

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Pyramiden est désormais une cité fantôme. Seuls quelques guides habitent ici à l’année.

Un décor arctique entre mer, terre et glaces

Magie des fjords. Bleu intense des icebergs. Profondeur des grottes de glace. Le Spitzberg ravit les amoureux de sites naturels féeriques, terrain de jeu d’une faune emblématique de l’Arctique.

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Un écosystème polaire fragile et protégé

« Se laisser tirer par des chiens de traîneau sur des étendues enneigées à perte de vue, partir en excursion en motoneige ou en kayak sur les fjords ou se laisser tenter par une balade à skis de randonnée… En hiver, le Spitzberg offre de nombreuses possibilités pour découvrir les paysages et la faune », explique la jeune guide.

L’été, la neige cède sa place à la toundra. Saxifrages roses et pavots polaires donnent au paysage des allures oniriques. Le parc national de Nordvest-Spitsbergen s’emploie à préserver la biodiversité de l’île. Aux portes du pôle Nord plus qu’ailleurs, le réchauffement climatique menace l’équilibre fragile des fjords et des glaciers.

 

ours polaire sur la banquise au Spitzberg

Le Spitzberg est le royaume d’une faune sauvage et préservée. Courts sur pattes et dotés d’une fourrure épaisse, les rennes du Svalbard font partie de ce paysage de conte de fée. Quant au renard arctique, il guette près des falaises la chute malencontreuse d’un œuf de guillemot ou la tentative d’envol ratée d’un petit oisillon. Côté mer, phoques, morses et bélugas côtoient orques et baleines à bosse.

Le Spitzberg : la terre des ours

Sur l’île, on compte plus d’ours polaires que d’êtres humains. Selon le Norwegian Polar Institute, il y aurait environ 3500 ursus maritimus au Svalbard. Dès les portes de Longyearbyen, un panneau vous avertit de leur présence, mais c’est depuis le pont d’un bateau qu’il est possible de l’observer en toute sécurité, évoluant sur la côte ou dérivant sur un morceau de banquise. La présence de phoques en fait son territoire de chasse préféré.

 Explorer les fjords et glaciers du Spitzberg

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Parmi les fjords incontournables du Spitzberg, outre Magdalenefjorden, Isfjorden sur la côte ouest cache un véritable bijou : le glacier de Nordenskiöld. « Du bleu profond couleur saphir au bleu transparent semblable à une aigue-marine, je n’ai jamais rien vu d’aussi beau », confie Laura.

Elle conseille également de ne pas manquer d’approcher le Monacobreen, un autre célèbre glacier qui termine son voyage dans les eaux du Liefdeford : « son relief imposant et escarpé se dessine à l’horizon dans une baie profonde. »

Le vêlage d’icebergs est un moment aussi surprenant qu’inoubliable comme en témoigne l’aventurière des pôles : « dans un assourdissant bruit de tonnerre, le glacier se fêle et entraîne la chute d’un énorme bloc de glace au fond du fjord. Le plongeon est spectaculaire. »

Des aurores boréales pour décor céleste

Le Svalbard est l’un des plus beaux endroits au monde pour admirer les aurores boréales, car la pollution lumineuse disparaît dès qu’on s’éloigne de Longyearbyen. Les aurores boréales ont définitivement transmis à Laura le virus des pôles.

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Se laisser surprendre par le mouvement aléatoire des ondulations fait partie de la magie du phénomène.

Le Spitzberg : une réserve mondiale de semences

C’est au Spitzberg que se cache la réserve mondiale de semences. Sur ce territoire international démilitarisé, les risques sismiques sont nuls et le permafrost permet de maintenir une température basse constante, idéale pour la conservation des graines. « Impossible d’ignorer la valeur inestimable de ce qui se trouve à l’intérieur de ce réservoir. Ce patrimoine est indispensable à l’avenir de l’humanité sur une planète de plus en plus fragilisée », rappelle Laura.

En savoir plus sur Laura Jourdan

Les aventures de Laura Jourdan sont à découvrir dans son livre Aventurière des Pôles (paru en octobre 2023 aux éditions Istya & Compagnie). Un voyage initiatique, animé par la curiosité pour la vie sauvage dans les milieux extrêmes. Son message ? Oser aller au bout de ses rêves.

Crédits photos : ©iStock ; ©StudioPONANT/Noemie Watel/Morgane Lanco/Juliette Leclerq/Sylvain Adenot/Olivier Blaud.

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