Ou comment revivre l’aventure de Robinson Crusoé
Partir, évidemment. Partir loin, certes… Mais partir en dehors des sentiers battus. Il existe encore de nombreuses destinations isolées qui offrent aux voyageurs curieux la possibilité de retrouver leur instinct d’aventurier. Autant d’îles désertes aux quatre coins du globe dont l’isolement et la préservation invoquent l’esprit de Robinson Crusoé et proposent, plus qu’un voyage au bout du monde, une expérience.
1. Îles San Blas
Au large des côtes du Panama, cet archipel est composé de 365 îles minuscules, dont seulement 60 sont habitées par les Kunas, des insulaires qui pratiquent un mode de vie sommaire entre les murs de leurs cabanes de bois et de paille. À trois heures d’une route capricieuse de Panama City, les îles San Blas sont toutes cerclées d’un lagon transparent et de cocotiers. Un cliché paradisiaque encore renforcé par une nourriture essentiellement constituée de poisson (et de langouste les jours de chance), d’habitations de fortune et d’un hamac pour couchage. Chaque morceau de terre de cet archipel se traverse en quelques minutes à pied et les moins peuplés sont évidemment les îlots les plus éloignés des côtes.
2. Archipel Fernando de Noronha
Au nord-est du Brésil, cet archipel aux plages désertes, aux eaux chaudes et aux récifs volcaniques aurait tout aussi bien pu inspirer Daniel Defoe pour l’écriture de son récit. Ses quelque 26 km² de rareté et de richesse ont été transformés en parc national en 2001 et classés patrimoine mondial de l’UNESCO peu après, ce qui explique que le nombre de voyageurs admis soit limité. Il ne faut donc pas espérer s’y rendre sur un coup de tête, au dernier moment. Une expédition dans ce paradis se prépare a minima. Dans la baie de Sancho qui offre l’une des plus belles plages du Brésil, les tortues ont élu domicile pour la ponte et pour peu qu’on gravisse la falaise qui surplombe le front de mer, on aperçoit les dauphins qui s’ébattent au large.
3. Les îles Lacépède
Cap sur l’Australie, au large du Kimberley à environ 120 kilomètres au nord de Broome. Là-bas attendent quatre terres essentiellement recouvertes de sable où on croise crocodiles et requins. Là-bas on y croise davantage de crocodiles et de requins que d’hommes. Moins « carte postale » que ses cousines d’Amérique du Sud, les terres de Lacépède ont été désignées comme réserves de la faune et constituent l’habitat de reproduction le plus important de l’Australie-Occidentale pour les oiseaux de mer. L’homme n’y est que discrètement convié.La nature y offre sa diversité certes, mais aussi sa force dans des paysages forgés par le vent. Le bush australien y pousse un peu sa corne via l’ocre de ses massifs rocheux et la richesse de sa flore.
4. Preikestolen
Autre latitude, autres sensations. La vie d’un aventurier du bout du monde ne passe pas forcément par les paysages paradisiaques de l’hémisphère sud mais peut prendre place à 604 mètres d’altitude, sur le Preikestolen, en Norvège. En français, le nom de cette falaise qui surplombe le fjord Lysefjord signifie « la Chaire », ou le pupitre d’église généralement surélevé d’où les curés s’adressent aux fidèles. Tout est dit. L’aventure réside dans l’ascension de ce rocher emblématique, au sommet duquel la nature puissante et intacte déroule 10 000 ans d’histoire puisque ce repaire naturel a été formé au cours de la dernière période glaciaire.
5. L’île d’Eilean Shona
À cinq heures de transport de Glasgow, c’est toute la splendeur de l’Écosse intacte et ancestrale qui s’offre à voir dans le plus pur esprit des Highlands, à la jonction entre le loch Moidart et l’Atlantique. D’une superficie de 5 km², l’île abrite des montagnes culminant à près de 300 m et des forêts denses où gambadent cerfs, loutres et écureuils. Bien cachée sur la rive ouest, une plage de sable blanc baignée par les eaux turquoise de l’océan est le domaine de quelques phoques. L’île offre ce qu’on pourrait appeler un séjour de « détox spirituelle » où la nature, puissante et généreuse, est souveraine.
6. Campo de Hielo
Direction le bout du monde, le vrai : la Patagonie. Le champ de glace Sud (Campo de Hielo) s’avère la plus grande masse de glace continentale après l’Antarctique et le Groenland à la frontière entre Chili et Argentine. Il donne naissance à 49 glaciers et propose à ses visiteurs une randonnée glaciaire dont le calme apaise l’esprit. Là-bas le soleil semble converser avec la glace et la flore tenace constituée de hêtres blancs (les lengas) et de steppe se marie avec harmonie au blanc dominant et aux pics escarpés. La traversée de ce champ reste une aventure aussi spirituelle que physique dont on revient flanqué du sceau du « marcheur blanc ».
Il existe bien d’autres endroits isolés à explorer, bien d’autres îles désertes où se remplir. Loin du tumulte de ce monde, l’âme se ressource et le temps s’étire vers l’horizon. Les sens à nouveau en éveil et l’horloge intérieure enfin à l’heure, on quitte les lieux rechargé, riche et moins seul que jamais.
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