Traversée du Passage du Nord-Ouest

5 questions au Commandant Étienne Garcia

Commandant à bord des navires PONANT, Étienne Garcia emmène régulièrement les passagers dans le mythique passage du Nord-Ouest, à la découverte de son histoire, de ses paysages et de sa faune fascinante.

Par où passe-t-on lorsqu’on fait la traversée du passage du Nord-Ouest ?

La traversée du passage du Nord-Ouest peut s’effectuer en empruntant des routes différentes. Elles dépendent exclusivement des conditions de glace. La route historique reste celle qui passe par le Sud via le détroit de Bellot, avec une escale à Gjoa Haven, lieu d’hivernage de Roald Amundsen au début du XXe siècle. Ce hameau du Nunavut compte aujourd’hui environ 1 000 habitants. Pour la traversée du Groenland à l’Alaska, il faut compter une vingtaine de jours mais il faut tenir compte des conditions de glace au début et à la fin du passage du Nord-Ouest, où les glaces peuvent dériver et bloquer le passage. Un autre paramètre important reste le choix de la route en fonction de la pertinence des cartes. 

La recherche de ce passage a marqué l’histoire de la navigation. Qu’est-ce-que cela représente pour un Commandant, comme vous ?

C’est effectivement le point fort de ce voyage : « Naviguer dans le sillage des grands explorateurs », et en particulier de Roald Amundsen, qui a marqué ces lieux de son empreinte lors de ces deux années d’hivernage. En tant que marin, et avec beaucoup d’humilité, on ne peut être que fier de faire « revivre » aux passagers un peu de cette belle histoire de la navigation. J’ai eu le privilège d’être aux commandes du premier navire français, Le Soléal, à emprunter le passage du Nord-Ouest, en 2013 : c’est un souvenir intense.

Quels sont les temps forts de cette traversée ?

Les paysages et les points forts évoluent tout au long de la croisière. L’entrée en matière se trouve au Groenland avec ses icebergs géants, ses rencontres magiques chez nos amis inuits, dans des villages reculés tels que Kullorsuaq. Ensuite, c’est le passage du Nord-Ouest à proprement parler. À partir du détroit de Lancaster au nord de l’île de Baffin, on entame un voyage historique dont Amundsen ou Bellot sont les figures emblématiques. Cette navigation nous mène jusque dans le détroit de Béring, à cheval sur la ligne de changement de date et entre les États-Unis, avec l’Alaska, et la Russie d’extrême orient : quel symbole !

Est-ce une destination particulièrement propice pour observer la faune de l’Arctique ?

Tout au long de cette aventure maritime, nous pouvons avoir la chance d’observer la faune qui nous offre son lot de rencontres inédites : bélugas, narvals pour les chanceux, baleines ou encore le roi de l’Arctique, l’ours polaire, sur un floe (plaque formée par un fragment de glace de mer, ndlr) de banquise, dans l’eau ou sur une pente de pierriers. C’est à chaque fois un nouveau voyage, un cadeau de la nature ! 

Crédits photos : © Studio PONANT / Nathalie Michel / Olivier Blaud / Julien Fabro / Noemie Watel / Laurence Fischer

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