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Deborah Pardo, naturaliste : “L’Antarctique est le symbole de la vitesse à laquelle la planète change”

Rencontre avec une femme engagée, entre recherche scientifique et pédagogie

Docteur en biologie des populations, spécialiste des albatros, Deborah Pardo a décidé de mettre son savoir au profit de la préservation des espèces, de la planète, et pour un tourisme responsable.

En 2016, vous êtes la seule Française à participer à la première expédition de femmes scientifiques en Antarctique pour le projet Homeward Bound. Vous y étiez déjà allée ?

Déborah Pardo : Je m’étais aventurée deux fois près de l’Antarctique, en allant notamment aux îles Kerguelen étudier les albatros. Je connaissais cette proximité avec la nature sauvage, mais je n’avais pas vu la glace. Une fois sur place, tout était incroyable : les paysages, marcher sur les traces des premiers explorateurs de l’Antarctique, voir les restes de la station baleinière de Deception Island… Et puis les icebergs. Je n’ai pas encore trouvé les mots pour décrire la glace, les bruits, les couleurs. C’est très fort.

Vous avez passé trois semaines sur un bateau, avec 77 autres femmes scientifiques, à analyser le continent et à traiter du leadership au féminin. Comment revient-on d’une expérience pareille ?

Déborah Pardo : C’était très puissant. Nous avons évoqué des sujets majeurs d’actualité comme le rôle et la place des femmes scientifiques, le changement climatique global, l’impact de l’homme sur la planète et la biodiversité. Je suis rentrée avec beaucoup de questions. Je me suis demandée comment je pouvais faire bouger les choses moi-même, à partir de mes connaissances scientifiques. J’ai décidé de faire le pont entre ce savoir universitaire et les acteurs de l’écologie.

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Comment avez-vous concilié les deux ?

Déborah Pardo : J’ai plusieurs projets. Depuis un an, j’accompagne chaque semaine une classe de collégiens de Marseille. Ce sont des enfants en difficulté. Leur établissement a mis en place un programme de sensibilisation au développement durable qui leur permet d’apprendre autrement. Ensemble, nous avons étudié un oiseau par semaine avec une problématique liée à l’environnement. En juin 2018, nous sommes partis au Spitzberg, tout au nord de la Norvège. Nous avons campé, fait des balades à chiens de traîneau, des randonnées, étudié des colonies d’oiseaux, visité l’endroit où toutes les graines du monde sont enterrées dans la glace pour être conservées… Et puis, pour le jour de l’an, je retourne en Antarctique comme guide naturaliste pour PONANT.

Cette fois vous allez avoir un public de voyageurs. Cela change votre approche ?

Déborah Pardo : Je suis très heureuse de pouvoir partager ma passion et mes connaissances avec un public différent de celui auquel je m’adresse d’habitude. Je vais donner une conférence sur les oiseaux marins, qui, à travers leur comportement, nous apprennent beaucoup sur l’état des océans. Je serai aux côtés des passagers à tout moment pour répondre à leurs questions. Je ne sais pas s’ils sont sensibilisés à l’environnement mais s’ils ne le sont pas, c’est sûr que l’Antarctique ouvre les yeux et nous remet à notre place.
C’est aussi important pour moi d’être chargée de la sécurité des passagers, d’organiser les débarquements et l’accompagnement à terre, de participer aux réunions d’équipe et de partir en repérage pour baliser les sorties. Les voyageurs qui vont en Antarctique doivent se rendre compte de la chance qu’ils ont de pouvoir explorer cet écrin naturel, qu’ils doivent respecter.

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Qu’est-ce qui fait de l’Antarctique un endroit si particulier au monde ?

Déborah Pardo : C’est le symbole de la vitesse à laquelle la planète change. On a tous en tête ces images de glaciers qui s’effondrent dans la mer. C’est un endroit de l’extrême. Mais c’est aussi un territoire porteur d’espoir. Depuis 1959, de nombreux Etats se sont engagés à le protéger en signant le traité sur l’Antarctique. Il en fait une terre de science et de partage, et le protège des dépôts de déchets radioactifs ou de recherches nucléaires. Ce moratoire prendra fin en 2048. Il faut absolument que les Etats signataires (ils sont aujourd’hui 53, ndlr), restent mobilisés et continuent de le préserver.

Les indispensables de Déborah Pardo pour l’Antarctique

• Un carnet pour noter toutes les observations.

• Un appareil photo avec une bonne caméra pour capturer ces moments uniques.

• Des mitaines avec le bout rabattable, chaudes et pratiques.

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