Voyage dans une nature intacte
L’époque se trompe. Elle confond trop souvent vacances et voyage. Elle fait l’amalgame entre le « rien » des premières et le « tout » du second. Et puisqu’il y a un temps pour tout, c’est précisément à un voyage que l’on est convié, ici. Cap sur les îles Éparses comme les flibustiers d’antan.
Comme de nouveaux explorateurs
Est-il encore possible de se sentir seul au monde ? De trouver un endroit où l’homme n’a laissé aucune trace ? De quitter la civilisation et s’immerger au cœur d’une nature réellement sauvage et intacte depuis les origines ? Ce rêve d’explorateur devient réalité au large de la Corne africaine, au gré des îles Éparses. Éparses, parce qu’éparpillées autour de Madagascar. Du nord-est au sud via le canal du Mozambique, elles sont cinq à encercler l’île malgache et répondent au nom d’Europa (la plus australe), Bassas da India (sa voisine), Juan de Nova (quasiment à mi-chemin entre Madagascar et le Mozambique), les Glorieuses (un archipel plus au nord) et Tromelin au nord-est.
Autant de petits morceaux de France qu’on appelait jadis les « territoires résiduels de la République » et qui constituent aujourd’hui le 5e district des Terres australes et antarctiques françaises… Malgré les apparences, vous êtes au(x) TAAF ! Leur découverte est intimement liée à l’histoire maritime de notre pays, et elles s’avèrent aujourd’hui des trésors de faune, de flore et d’exotisme, classées réserve naturelle depuis 1975.
À l’autre bout du monde
Si l’on ignore que les fous pouvaient être masqués ou aux pieds rouges, on n’en doute plus après une escale sur Europa. Cette espèce rare d’oiseaux y coexiste avec les flamands roses, les sternes (encore plus rares) et quelques chèvres qu’on dit sauvages. Les barrières coralliennes qui embrassent chacune de ces îles en font une maternité naturelle pour les tortues de mer. Le spectacle de l’éclosion et du parcours des petits jusqu’à l’eau est un moment exceptionnel. Tout est rare, puissant et fragile sur ces îlots dont les gardiens se résument aux météorologues des stations implantées sur Tromelin ou Europa et aux quelques gendarmes qui se relaient sur les Glorieuses.
L’homme est convié en qualité d’observateur dans cette nature préservée. La mangrove qu’abrite Europa était déjà là au temps des premières civilisations. Les cocoteraies de Juan de Nova figurent parmi les plus anciennes au monde. Il faut inhaler ce parfum d’absolu abyssal qui flotte sur chacune de ces îles et contempler leurs plages. De quoi saisir en un instant notre infinie petitesse dans la mécanique naturelle de notre planète.
L’archipel des Glorieuses
Et il y a les îles Glorieuses, archipel dans l’archipel, constituées de Grande Glorieuse au sud et de l’île du Lys… morceau de terre entièrement désert. Pour être parfaitement précis, il faut évoquer les deux petits îlots qui côtoient Grande Glorieuse, les bien nommées Roches Vertes et l’île aux Crabes. Quatre bouts de terre protégés par un lagon s’asséchant aux basses marées. Si nombre de navigateurs se rendant aux Indes durant le XVIe siècle n’ignoraient pas l’existence de cet ensemble, il faudra attendre qu’Hippolyte Caltaux y accoste en 1879 pour leur donner une histoire. À lui l’honneur de baptiser les îles, sans doute en hommage à la révolution de 1830 dont il souhaite entendre l’écho jusque dans l’océan Indien. Le coprah de sa cocoteraie et le guano de l’île du Lys, dont on faisait commerce, empruntèrent alors les routes commerciales jusqu’en 1907.
Les Glorieuses sont de loin les plus chargées d’histoire. On leur prête un passé sulfureux. Repaire de flibustiers tentant d’échapper à la marine française, elles embarquent leurs visiteurs dans un voyage aussi écologiquement riche que mythologiquement chargé. Il y a là la grande histoire de l’exploration française, la gloire d’un temps passé où l’inconnu était un terme qui faisait sens.
Cap sur ces lagons de carte postale ! Au bout du voyage : l’inconnu et la beauté à l’état brut.
A la découverte de terres préservées
Embarquez avec PONANT pour explorer les îles de l’océan Indien