Un volcan de glace hors du monde
L’île Pierre Ier est une terre qui fait rêver de nombreux aventuriers, explorateurs, marins et alpinistes. Sa localisation et sa topographie font de cette île perdue une zone quasi inapprochable sur laquelle très peu d’humains ont réussi à débarquer. Un volcan recouvert de glace où de nombreux mystères restent à décrypter, et dont le caractère inaccessible séduit les plus aventureux…
L’une des dernières îles découvertes sur la planète
L’île Pierre Ier est une petite île volcanique située en mer de Bellingshausen, dans l’océan Austral, à environ 450 km du continent Antarctique. La partie principale fait une quinzaine de kilomètres de long sur dix de large. Sa superficie d’environ 200 km2 comprend également d’autres petits îlots et récifs adjacents. C’est une terre inhabitée, sur laquelle très peu d’humains ont débarqué. Dominé par un volcan inactif, nommé Lars Christensen, le sommet de l’île culmine à 1755 m. Visuellement, ce pic est un mystérieux dôme de glace surmonté par un cratère volcanique d’une centaine de mètres de diamètre. Malgré les tentatives, ce sommet n’a encore jamais été conquis par les alpinistes.
L’île Pierre Ier, ainsi baptisée en l’honneur du tsar Pierre Ier de Russie, a été découverte en 1821 par l’explorateur russe, Fabian von Bellingshausen. Celui-ci n’a pu qu’entrevoir cette île perdue depuis son navire et relater son existence. Ce n’est que 100 ans plus tard, en 1929, que le premier homme en foule la terre. C’est le résultat de l’expédition menée par le Norvégien et explorateur Ola Olstad, qui dirige le premier navire réussissant le périlleux accostage. L’île et son territoire maritime sont alors revendiqués par la Norvège.
Une terre aux rivages inabordables
Toute l’année, l’île est en grande majorité recouverte par un glacier enneigé dont la couche de glace atteint plusieurs dizaines de mètres. Quelques récits racontent que les seuls rochers visibles sont si raides que la neige ne peut s’y accrocher. La côte se caractérise par d’impressionnantes falaises, abruptes, formant un front de glace de plus de 40 mètres de haut. Le long de la côte, le glacier en suspension forme d’immenses blocs de glace, les séracs, menaçant de se rompre de manière imprévisible. Les abords de l’île sont donc particulièrement hostiles et les zones de débarquements sont quasi inexistantes. Seules trois zones, issues des dernières coulées de lave directement déversées dans l’océan, permettent aux navires de s’approcher. Une grande partie de l’année, Pierre Ier est entourée d’une épaisse couche de banquise. Durant cette période, l’île est ainsi inabordable. Il faut attendre le très court été austral, lors de la débâcle, pour espérer approcher ses côtes et pouvoir fouler son sol. Ainsi, accoster sur l’île Pierre Ier est parfois comparé à se poser sur la Lune !
Une faune et une flore adaptées aux conditions extrêmes
Le climat très rude, les températures glaciales, de très forts vents limitent les observations animalières à quelques rares espèces. Parmi elles, fulmars et skuas antarctiques, pétrels des neiges, sternes arctiques, manchots d’Adélie ou manchots à jugulaire. Certains phoques peuvent également y être observés, comme le léopard des mers ou l’éléphant de mer. La végétation est également rare mais des espèces de mousses et de lichens apparaissent durant les courts mois d’été. Celles-ci sont particulièrement résistantes et adaptées aux conditions météorologiques de l’île.
Une île mystérieuse
Les débarquements humains étant rares, le mystère n’est pas complètement levé. Sa topographie précise n’est par exemple pas connue. En effet, l’épaisseur de glace est trop importante pour en définir avec précisions les reliefs. D’après les estimations, la calotte glaciaire pourrait atteindre une épaisseur de 60 à 120 mètres au pic Christensen. De même, les inventaires faunistiques et floristiques manquent encore, et des espèces endémiques jamais observées jusqu’alors pourraient bien y être découvertes !
Crédits photos : © Ian Dawson / ©Studio PONANT/Morgane Monneret/ ©Studio PONANT/Laurence Fischer /©Studio PONANT/Nathalie Michel
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