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7 espèces de manchots à observer en Antarctique

espèces manchots Antarctique

Tout savoir sur ces oiseaux marins du grand froid

Du plus grand au plus petit, suivez le guide pour apprendre à reconnaître ces attachants oiseaux peu farouches, véritables sentinelles de l’Antarctique. Du majestueux manchot empereur au facétieux gorfou sauteur, Escales vous dévoile leurs talents cachés.

Le manchot empereur, le plus mythique

  • Nom scientifique : Aptenodytes forsteri
  • Poids moyen : 23 à 40 kg
  • Taille moyenne : 100 à 130 cm (femelles plus petites que les mâles)
  • Lieu de vie : continent Antarctique
  • Nourriture : poissons, céphalopodes et crustacés
  • Prédateurs : Orques et léopards de mer pour les adultes. Labbes (skuas) et pétrels géants pour les poussins
  • Plumage et signes distinctifs : noir sur le dos et la tête, blanc sur le ventre, tâches jaunes autour des oreilles, fine ligne orangée sur le bec.

Le manchot empereur s’adapte merveilleusement au froid extrême de l’Antarctique. Il se distingue par son aptitude à plonger dans les profondeurs, jusqu’à 500 mètres, et à rester en apnée durant 30 minutes. Si ces singularités ne suffisaient pas, c’est aussi l’unique manchot à se reproduire sur la banquise durant l’hiver austral. La femelle pond un seul œuf, puis le confie au mâle qui le couve sur ses pattes, protégé sous un repli de peau, jusqu’à l’éclosion mi-juillet. Durant cette période, la femelle prend la mer et a pour mission de stocker dans son estomac assez de nourriture qu’elle donnera par régurgitation à son poussin ensuite.

Le manchot royal, le meilleur plongeur

  • Nom scientifique : Aptenodytes patagonicus
  • Poids moyen : 8 à 16 kg
  • Taille moyenne : 85 à 95 cm
  • Lieu de vie : Îles subantarctiques (Îles Crozet, Îles Kerguelen, Îles Heard et McDonald, Île Macquarie, Îles Prince-Édouard, Îles Géorgie du Sud)
  • Nourriture : Poissons lanternes (bioluminescents), crustacés.
  • Prédateurs : Orques et otaries pour les adultes. Labbes (skuas) et pétrels géants pour les poussins
  • Plumage et signes distinctifs : noir avec des teintes orange sur les côtés de la tête, dégradé sur la partie supérieure de la poitrine, ainsi que sur la partie inférieure de leur long bec.

Le manchot royal est la deuxième plus grande espèce de manchots après le manchot empereur. Si leur silhouette élégante les rapproche, ils sont pourtant bien différents. Contrairement à l’empereur de la banquise du continent Antarctique, le manchot royal privilégie la terre ferme et les plages des îles subantarctiques pour se reproduire et former d’immenses colonies.

Instinct de survie : la vie en colonie

C’est pour eux une véritable construction sociale… Les manchots vivent en colonies pour se protéger et assurer au mieux leur survie notamment face à leurs prédateurs, oiseaux ou mammifères marins. En se regroupant, la chaleur collective les aide à résister aux températures polaires. Cette vie en société facilite également la recherche de partenaires et permet de partager la responsabilité de la quête de nourriture et de la reproduction.

Le manchot papou, le plus rapide sous l’eau

  • Nom scientifique : Pygoscelis papua
  • Poids moyen : 5 à 8 kg
  • Taille moyenne : 50 à 90 cm
  • Lieu de vie : péninsule Antarctique, Îles subantarctiques (Îles Shetland du Sud, Îles Heard et McDonald, Île Macquarie, île Kerguelen, Géorgie du Sud, Îles Falkland)
  • Nourriture : Poissons et crustacés
  • Prédateurs : Léopards de mer, otaries et orques pour les adultes. Labbes (skuas) et pétrels géants pour les poussins.
  • Plumage et signes distinctifs : plumes blanches sur le ventre et bande blanche formant une auréole sur le haut de la tête, d’un œil à l’autre, bec orange vif, pieds roses et longue queue.

Les manchots papous peuvent se targuer d’être les nageurs les plus rapides de leur espèce. Ils sont capables d’atteindre les 36km/h sous l’eau ! Ils nidifient essentiellement à l’abri de la neige. On les retrouve ainsi sur des plages, des vallées et des petites falaises, pour se protéger des inondations. Pour les manchots papous, ce sont les deux parents qui couvent les deux œufs durant 37 jours, après avoir construit leurs nids en entassant des petits cailloux, des herbes sèches, des plumes et autres matériaux suffisamment résistants dans leur environnement.

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Malgré leur allure souvent comique, les manchots sont fascinants et imposent le respect. Lorsque nous sommes les derniers visiteurs à quitter l’Antarctique devant l’arrivée d’un hiver hostile, des petites boules de plumes d’à peine quelques mois s’aventurent hardiment dans un océan glacial.

Rémi Bigonneau, guide-naturaliste PONANT

Le manchot Adélie, le plus espiègle

  • Nom scientifique : Pygoscelis adeliae
  • Poids moyen : 3,6 à 6 kg
  • Taille moyenne : 70 à 75 cm
  • Lieu de vie : Continent Antarctique, Îles Shetland du Sud, Îles Orcades du Sud
  • Nourriture : Crustacés, krill, poissons
  • Prédateurs : Léopards de mer pour les adultes. Labbes (skuas) et pétrels géants pour les poussins.
  • Plumage et signes distinctifs : anneau blanc autour des yeux, plumes noires jusqu’à la pointe du bec pour combattre le froid extrême.

En 1837, l’explorateur français Dumont d’Urville est le premier à répertorier l’observation d’une nouvelle espèce de manchot qu’il nomme Adélie, en hommage à sa femme Adèle. Pour nidifier, les manchots Adélie se rassemblent sur des sols rocheux, proches de la mer. Ils construisent leurs nids en empilant les cailloux qu’ils trouvent à proximité ou en dérobant ceux des nids voisins. Le mâle et la femelle couvent ensemble les deux œufs pondus, pendant 35 à 37 jours, et élèvent les poussins jusqu’à l’âge de deux mois.

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Le moment où l’un des parents présente à celui qui revient de la pêche le poussin qui vient d’éclore est toujours un spectacle formidable.

Rémi Bigonneau, guide-naturaliste PONANT

Le manchot à jugulaire, le meilleur dormeur

  • Nom scientifique : Pygoscelis antarcticus
  • Poids moyen : 3,4 à 5 kg
  • Taille moyenne : 68 à 76 cm
  • Lieu de vie : Îles subantarctiques (Îles Shetland du Sud, Îles Orcades du Sud, Île Bouvet, Îles Sandwich du Sud)
  • Nourriture : Krill antarctique
  • Prédateurs : Léopards de mer pour les adultes. Labbes (skuas) et pétrels géants pour les poussins.
  • Plumage et signes distinctifs : fine bande noire qui enveloppe la gorge, bec court et noir contrastant avec sa face ventrale immaculée.

Lorsque vous atteignez des territoires partagés entre les manchots Adélie et les manchots papous, ne manquez pas d’être attentifs… On y retrouve souvent également d’immenses colonies de manchots à jugulaire. La fine bande noire sur leur gorge leur a valu l’appellation « jugulaire ». Entre octobre et février, ils pondent deux œufs à précisément trois jours d’intervalle. Tout comme les manchots Adélie, ils sont couvés par les deux parents durant 37 jours.

Une journée ponctuée de 10 000 siestes

Le saviez-vous ? En 2023, le scientifique Paul-Antoine Libourel, chercheur au CNRS, partage des données étonnantes recueillies en Antarctique : le manchot à jugulaire ferait des siestes de 4 secondes en moyenne, jusqu’à 10 000 fois par jour. C’est ainsi qu’il comptabiliserait ses 11 heures de sommeil quotidiennes.

Le gorfou doré ou gorfou macaroni, le plus original

  • Nom scientifique : Eudyptes chrysolophus
  • Poids moyen : 2,4 à 3,6 kg
  • Taille moyenne : 70 cm
  • Lieu de vie : îles subantarctiques (Îles Crozet, Îles Kerguelen, Îles Heard et McDonald, Île Macquarie, Îles Prince-Édouard, Îles Georgie du Sud et Sandwich du Sud)
  • Nourriture : Krill, petits poissons et céphalopodes
  • Prédateurs : otaries, léopards de mers pour les adultes. Pétrels géants et labbes (skuas) pour les poussins
  • Plumage et signes distinctifs : longues plumes jaune vif qui rebiquent au-dessus des yeux et se rencontrent au niveau du front, bec large et orange, yeux rouges.

Le gorfou doré est aussi appelé gorfou « macaroni », un terme qui désignait au XVIIIe siècle – un peu avant la première description du manchot – de jeunes anglais branchés qu’on pourrait comparer au « hipster » d’aujourd’hui. C’est un oiseau sociable qui passe une grande partie de son existence en mer. Il se retrouve sur des côtes rocheuses et des falaises pour nidifier. Parmi les deux œufs que pond la femelle, un seul finit par éclore, après avoir été couvé lui aussi entre 33 et 37 jours par les deux parents.

Le gorfou sauteur, le plus téméraire

  • Nom scientifique : Eudyptes chrysocome
  • Poids moyen : 2,3 à 4,2 kg
  • Taille moyenne : 40 à 58 cm
  • Lieu de vie : îles subantarctiques (Îles Falklands, Îles Crozet, Îles Kerguelen, Île Heard, Îles Macquarie, Îles Prince-Édouard)
  • Nourriture : Krill, calmars et petits poissons
  • Prédateurs : léopards de mer et otaries pour les adultes. Labbes (skuas), pétrels géants pour les poussins
  • Plumage et signes distinctifs : crête jaune vif qui naît du haut du bec et se déploie jusqu’à l’arrière de la tête – plus fine et moins fournie que celle du gorfou doré.

Le gorfou sauteur n’a rien volé de son titre : il a une grande capacité à se hisser en haut des falaises et y parvient dans un ballet de petits bonds successifs. Les colonies, qui peuvent se composer de centaines de milliers d’individus, s’établissent sur des terres rocheuses près des rivages, où a lieu la nidification. Parmi les deux œufs couvés par le mâle et la femelle durant 32 à 34 jours, il est rare que le plus petit survive.

À la découverte des colonies de manchots, au-delà de l’Antarctique

Si l’Antarctique et les îles subantarctiques sont un terrain privilégié pour observer les manchots, certaines espèces se laissent admirer sous d’autres latitudes de l’hémisphère sud. Le littoral de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, les îles Chatham, l’île Stewart, les côtes sud de l’Australie, et la Tasmanie représentent l’habitat naturel du manchot pygmée, ou manchot bleu, le plus petit de ces oiseaux marins. Le manchot du Cap se découvre quant-à-lui le long des côtes de l’Afrique du Sud et de la Namibie, tandis que le manchot de Magellan peut être observé sur le littoral des îles Falkland et sur les côtes sud de l’Argentine et du Chili.

Manchots ou pingouins ?

Si l’on a tendance à les confondre à tort, les pingouins et les manchots sont pourtant bien différents et se trouvent dans des zones diamétralement opposées de la planète. Les pingouins évoluent dans l’hémisphère Nord et sont des oiseaux volants, à l’inverse des manchots, natifs du Sud, et dont les ailes s’apparentent plutôt à des nageoires, ce qui les rend extrêmement vifs et agiles dans l’eau.

 

Crédits photos : ©StudioPONANT : M. Monneret ; M. Lanco ; O. Bleunven ; J. Marchi ; O. Blaud ; N. Michel ; A. Morlent ;  ©PONANT Photo Ambassador-Sue Flood

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