Le Grand Nord, entre mythes et réalités
Paysages blancs immaculés, sauvages et inhabités, loin de toute revendication territoriale… Les clichés et les inexactitudes sur l’Arctique ne manquent pas. Escales démêle pour vous le vrai du faux.
“Il n’y a que des paysages blancs en Arctique” … c’est faux !
L’Arctique est un territoire gigantesque qui s’étend des toundras et des taïgas jusqu’au pôle Nord. Mais l’Arctique, c’est aussi une mer – l’océan glacial Arctique – entourée de terres continentales. Cette particularité entraîne des échanges atmosphériques et des courants marins importants, et donc une grande biodiversité notamment au niveau de la flore. On trouve par exemple du pollen au milieu de la calotte glaciaire du Groenland. Rappelons que c’est une terre très riche : on y cultive du blé ! Au sud du Groenland, on peut observer une flore épanouie en juillet et les couleurs d’automne en août.
Si vous souhaitez être entouré de glace, le Spitzberg est la région indiquée. Les plus gros icebergs de l’hémisphère nord se trouvent quant à eux sur la côte ouest du Groenland. D’autres paysages de l’Arctique se composent de falaises verticales de 1 500 mètres de hauteur en terre de Baffin.
“L’Arctique se limite à un pays”… c’est faux !
Si l’océan glacial Arctique est bien délimité – une superficie de 13 millions de km² et plus de 4 000 mètres de profondeur – les limites du territoire arctique varient selon les définitions. Dans la définition politique la plus utilisée, il est composé de huit pays : la Norvège, le Groenland, la Russie, les Etats-Unis avec l’Alaska, le Canada, le Danemark, la Suède et la Finlande. Pour les géographes, c’est le cercle polaire de l’hémisphère nord qui délimite la frontière de l’Arctique, incluant alors l’Islande, car la petite île de Grimsey est traversée par le cercle polaire. Les écologues et les météorologues définissent quant à eux l’Arctique par une ligne isotherme de 10 °C au mois de juillet, température en dessous de laquelle les arbres ne poussent plus. L’ONU découpe par ailleurs le territoire en trois grandes zones : l’ Amérique, l’Asie et l’Europe. L’Arctique est donc un territoire très diversifié, traversé par de multiples influences, et peuplé d’une grande variété de peuples autochtones.
“Il n’y a rien ni personne en Arctique”… c’est faux !
Une même population a colonisé l’Arctique en venant du nord de la Russie, il y a 20 à 25 000 ans. Puis, il y a 15 000 ans, ces hommes sont passés par le détroit de Béring, que l’on pouvait alors traverser à pied, pour aller coloniser l’Alaska, le nord des Etats-Unis et du Canada, puis le Groenland, ce qui en fait la dernière terre colonisée par l’Homme. Ces hommes, ce sont les Inuits. Il s’agit encore aujourd’hui d’un même peuple qui se regroupe d’ailleurs au sein du Conseil Circumpolaire Inuit, une organisation non-gouvernementale internationale.
L’Arctique abrite aussi une faune très diverse. Il y a énormément d’espèces, mais chacune ne compte qu’un petit nombre d’individus. On y trouve des ours polaires, mais aussi des renards polaires, des boeufs musqués, des rennes du Svalbard, des morses, des phoques, des sternes arctiques, des guillemots ou encore des baleines et autres cétacés.
“Les Inuits perpétuent des traditions ancestrales”… c’est vrai !
Il est bon de rappeler qu’« Inuit » signifie être humain. Ce sont des peuples qui ont survécu et évolué parce qu’ils ont une force d’adaptation incroyable. Ils n’ont pas cherché à modifier leur environnement mais se sont eux-mêmes adaptés à l’environnement qui changeait. C’est grâce à cette force d’adaptation qu’ils continuent à vivre avec leurs traditions tout en s’appropriant le monde moderne. En Arctique, on peut voir un Inuit harponner un narval avec une lance qu’il a fabriquée lui-même et prendre une photo avec son téléphone portable pour la publier sur les réseaux sociaux.
“L’Arctique est une terre qui a été explorée tardivement”… c’est vrai !
En plus d’être un territoire immense, l’Arctique est une terre difficile d’accès. C’est la dernière terre colonisée par l’homme. Les premiers Européens à avoir posé le pied au Groenland, sont les Vikings emmenés par Erik Le Rouge, en 982. Au même moment est arrivée la civilisation de Thulé, en provenance du Canada.
Mais de nombreux endroits restent encore inexplorés. En Arctique, il reste beaucoup de lieux où il y a moins de gens qui ont posé le pied que de gens qui sont allés sur la lune. Ce sont des endroits totalement vierges. Et les Inuits parlent par exemple de « Saharangua », qui signifie littéralement « mignon petit Sahara », pour évoquer certaines zones anciennement couvertes de glaciers et qui se dévoilent sous l’effet du changement climatique.
“Le Spitzberg est un archipel”…c’est faux !
Le Spitzberg est l’île principale de l’archipel du Svalbard. Situé au-delà du cercle polaire, entre le Groenland et l’archipel François-Joseph, cet archipel est la terre la plus septentrionale de Norvège. Alors que Svalbard signifie “côte froide”, Spitzberg veut dire “montagnes pointues”. L’archipel est constitué de nombreux espaces protégés. Créée en 1973, la réserve naturelle du Sud-Est du Svalbard s’étend sur 22 000 km². La réserve naturelle du Nord-Est du Svalbard protège quant à elle la région la plus septentrionale et la plus froide de l’archipel : la Terre du Nord-Est, immense désert polaire et deuxième plus grande île de l’archipel. Le parc national du sud du Spitzberg abrite quelques-uns des plus beaux fjords de Norvège. Pour sa part, le parc national du Nord-Ouest du Spitzberg rappelle le passé des baleiniers qui arpentèrent ces rivages dès le XVIIe siècle.
Crédits photos : © Studio PONANT/O. Blaud, © Studio PONANT/N. Michel, © iStock
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