La nature authentique
Véritables gardiennes de la biodiversité, les forêts vierges contribuent à l’équilibre de l’environnement. Ces bois qui n’ont jamais été exploités ou influencés par l’homme se trouvent aussi bien en zone tropicale que tempérée, dessinant des paysages à la beauté préservée. Retour sur cinq de ces magnifiques sanctuaires.
1. La forêt d’Amazonie : à l’échelle d’une planète
Neuf pays couverts, 5,5 millions de kilomètres carrés, plus de la moitié de la biodiversité terrestre : la forêt primaire d’Amazonie ne cesse d’éblouir les amoureux de la nature. Outre sa fonction de poumon vert, l’Amazonie reste le refuge d’animaux rares : des jaguars aux hoazins huppés, des singes-araignées aux dauphins roses, un dixième des espèces de la planète y cohabite. Le plateau des Guyanes, l’embouchure de l’Amazone et les différentes confluences du grand fleuve avec le Rio Negro ou le Rio Tapajos, figurent parmi les zones où la végétation s’est établie il y a parfois des millions d’années. Et du fait de sa densité et de son étendue, la région cache encore bien des richesses d’un point de vue biologique !
2. Le parc national de Gunung Leuser : l’Indonésie au vert
À ceux qui souhaiteraient approcher une jungle authentique, direction Ketambe, sur l’île de Sumatra en Indonésie. Ce petit village se situe à mi-chemin entre deux montagnes importantes de l’archipel, le mont Bandahara et le mont Leuser. Autour de ces deux sommets se trouvent des sanctuaires biologiques remarquables, comme le parc national de Gunung Leuser, dans lequel cohabitent des espèces endémiques. Une faune qui bénéficie du climat humide de la zone, dite « ombrophile », et vit à l’abri de la canopée formée par des arbres parfois centenaires, comme les banians. Un royaume sylvestre où règnent des animaux de légende : tigres de Sumatra, orangs-outans, panthères nébuleuses, ocelots, sans compter des centaines de variétés d’oiseaux et de reptiles qui peuvent y être aperçues, moyennant beaucoup de patience et de prudence.
3. La forêt du Grand Ours : changement de climat
Si à l’évocation des « forêts vierges », on aurait tendance à penser à des zones humides en pleine aire tropicale, la forêt du Grand Ours, par sa faune et sa flore, vient contredire cette attente. 3,6 millions d’hectares de la Colombie-Britannique abritent en effet un écosystème préservé : la forêt humide tempérée. Certains des arbres qui la composent, dont des spécimens de cèdres de l’Ouest, ont plusieurs siècles d’existence. Vallonnée, découpée par de vastes plans d’eaux et des rivières, ce territoire sanctuarisé fait la joie de nombreuses espèces d’ours. Outre les grizzlys et autres ours noirs, la forêt du Grand Ours est l’unique habitat de l’ours Kermode, aussi connu sous nom poétique d’Ours Esprit. Baleines à bosses, pygargues à tête blanche et loups de mer peuvent aussi être aperçus lors d’une excursion dans cette contrée sauvage.
4. Le bassin du Congo : sur les berges du grand fleuve
C’est une région vaste comme le sous-continent indien : au centre de l’Afrique, à la croisée des frontières du Cameroun, de la République centrafricaine, de la Guinée équatoriale, des deux Congos et du Gabon, près de 4 millions de kilomètres carrés de terres sont recouverts par des massifs de forêt primaire tropicale. 3000 espèces végétales spécifiques prospèrent en ces zones luxuriantes. On les dit « sempervirentes », ce qui signifie que leur feuillage persiste en toutes saisons, dessinant un horizon naturel vert et très dense, au milieu duquel coulent d’immenses rivières. Le parc national de la Salonga, au cœur du bassin, contient de nombreux périmètres intacts, où vivent des animaux à la beauté unique, comme le paon du Congo, ou des espèces remarquables, tel le bonobo et son organisation sociale sophistiquée, ou le faux-gavial d’Afrique, un crocodilien d’aspect iconoclaste. Sans oublier les éléphants des forêts, qui présentent quelques différences esthétiques avec leurs cousins de savane.
5. La forêt de Daintree : canopée vénérable
Saisissant paysage de jungle émeraude baignée de lagons et de cascades, la forêt humide de Daintree serait le plus ancien sanctuaire sylvestre de la planète. Datée d’environ 125 millions d’années, ce périmètre primaire, dix fois plus âgé que l’Amazonie, se situe sur une ligne parallèle à la Grande Barrière de corail, dans le nord-est australien. On vient y découvrir une atmosphère véritablement sauvage, entre humidité paroxystique, arbres gigantesques et biodiversité bigarrée. Les crocodiles marins, comme les casoars, les chats marsupiaux tachetés ou les grenouilles à pattes ventouses, y ont élu domicile. Très préservé de l’activité humaine, le parc national de Daintree demeure l’habitat des Kuku Yalanji, tribu aborigène qui entretient ce patrimoine biologique exceptionnel et a construit sa culture autour de cette forêt vierge.
Pour aller plus loin :
Le Svalbard, une forêt primaire du passé
L’archipel norvégien a abrité une très grande forêt voilà 400 millions d’années. Avant la dérive des continents, l’île se situait en effet au niveau de l’Équateur. Difficile d’imaginer cela à la vue de ce territoire aujourd’hui, peuplé d’ours polaires et recouvert de glace plusieurs mois par an !
La sanctuarisation, un enjeu de taille
WWF, Greenpeace, des autorités étatiques et des représentants de tribus indigènes locales tentent de préserver les forêts primaires du monde entier contre la surexploitation de leur bois et de leur faune. Un combat qui a mené à la sanctuarisation de plusieurs millions d’hectares de forêt, sur trois continents, depuis une vingtaine d’années.
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