S’engager pour la préservation de l’archipel
Jakawan Hoareau est un « enfant du pays ». Né aux Seychelles, il connaît très bien ses plages, ses montagnes et ses forêts. Dévoué corps et âme à son archipel, il a appris à en protéger chaque merveille pour préserver son environnement et sa biodiversité. En tant que naturaliste et chef d’expédition, il transmet tout ce qu’il a appris, entre travail de sensibilisation et souci d’élever les consciences.
Naître et grandir aux Seychelles
C’est à Mahé, l’île principale de l’archipel, que Jakawan Hoareau a vu le jour. À vrai dire, confie-t-il, « c’était la procédure standard, quelle que soit l’île sur laquelle vous viviez, Praslin ou La Digue, que votre premier enfant naisse à l’hôpital principal de Mahé ». De sa jeunesse insulaire, Jakawan Hoareau se souvient d’une vie simple et modeste, de ses moments passés à la plage ou à randonner en forêt. Il se souvient du respect dû à la communauté, notamment aux anciens, et de l’esprit d’entraide. À vivre sur une île, parmi les siens au milieu de l’océan Indien, il apprend à accueillir à bras ouverts, à utiliser chaque ressource disponible, à exploiter son environnement de façon raisonnée et raisonnable et prend vite conscience de l’enjeu de la vie durable, de la protection de la nature et de sa biodiversité.
« Nous disions bonjour à tout le monde, peu importe si l’on connaissait la personne ou non, nous faisions très attention à notre consommation quotidienne. Nous cultivions nos légumes et nos fruits à la maison. En semaine, nous ne mangions que du poisson. La viande, uniquement le dimanche. Ce que nous donne la nature est la seule ressource tangible dont nous disposons et nous devons la préserver. »
Jakawan Hoareau, guide-naturaliste
De ses parents, Jakawan Hoareau reçoit la valeur de l’instruction, de l’intérêt de bien travailler à l’école. De ses grands-parents, celle de l’éducation, du savoir-être « soi » et du savoir-vivre avec les autres. « Ils insistaient beaucoup sur l’importance d’être indépendant et de développer certaines habiletés sociales : faire la cuisine, le ménage, la lessive mais aussi apprendre à m’exprimer correctement, à communiquer, à être capable de m’adapter pour me sentir bien partout où l’avenir me mènerait. » Des qualités nécessaires à l’autonomie et au partage qui lui donnent le goût du voyage, l’envie d’explorer, de rencontrer. Mais le jeune homme se sent alors tout aussi habité par l’idée de parcourir chaque recoin des îles des Seychelles pour en découvrir toutes les merveilles et en apprendre par cœur tous les secrets.
(Tout) savoir et (tout) voir…
… c’est ce qui anime le jeune Jakawan. Peu à peu, chez le Seychellois, naît une certitude : « Au fond de moi, j’ai toujours voulu être un leader et un éducateur pour pouvoir donner de la valeur aux gens qui m’entourent. Les motiver à faire ressortir le meilleur d’eux-mêmes afin qu’ils puissent performer au mieux de leurs capacités. » La voie de l’enseignement lui apparaît alors comme une première étape nécessaire vers son accomplissement. Il suit un cursus en méthodologie d’enseignement pour le secondaire à l’issue duquel il devient enseignant en P.S.E., Personal and Social Education, un programme d’apprentissage visant à s’assurer que les élèves se sentent en sécurité et valorisés. Et parce qu’ « [il voulait] contribuer directement à la protection de la vie marine des Seychelles », il décroche également un diplôme en sciences halieutiques et se spécialise dans la gestion des aires marines protégées. Sitôt diplômé, Jakawan Hoareau se retrouve vite à mettre en pratique tout ce qu’il a appris : au sein de la réserve naturelle de l’île Cousin, tout d’abord. « J’y ai été garde nature pendant deux ans », chargé d’y protéger la vie sauvage et l’environnement. Une mission qu’il mènera également dans l’atoll Alphonse avant de rejoindre l’atoll « perdu » d’Aldabra en qualité de gestionnaire de l’île. Un rêve qui se réalise !
Du terrain à l’estrade pour agir et instruire
Sur le terrain, Jakawan Hoareau est sur tous les fronts. Auprès des tortues marines, espèce menacée dont il suit les routines de nidification lors des saisons de reproduction. « Je m’occupais également d’enlever les plastiques et les débris marins échoués sur leurs emplacements de nidification. » Au sein des récifs coralliens, où il assure notamment le suivi des poissons afin de déterminer l’état du récif. Et auprès des oiseaux marins dont il effectue un recensement mensuel et annuel pour veiller au succès de leur reproduction.
« Ces données recueillies nous ont fourni de précieuses indications sur l’état de santé de ces différentes espèces, et sur la nécessité éventuelle de renforcer les lois en vigueur ou d’en adopter de nouvelles afin de garantir la protection de la vie marine aux Seychelles. »
Jakawan Hoareau, guide-naturaliste
Et lorsqu’il ne monte pas à bord des navires de pêche au thon en tant qu’observateur scientifique au service de la Seychelles Fishing Authority, il donne de son temps auprès d’ONG locales telles que l’organisation The Ocean Project Seychelles, spécialisée dans le traitement des déchets marins au cœur de l’archipel. Ou bien encore donne des conférences sur les estrades de la Seychelles Maritime Academy où il sensibilise ses étudiants aux organismes marins, à la biologie et à l’écologie des poissons, à la législation sur la pêche… La préservation de l’environnement, pour Jakawan Hoareau, plus qu’une passion, un véritable sacerdoce ! Un engagement de tous les instants, nourri par l’infaillible désir de donner à voir les Seychelles toujours plus belles.
Mission chef d’expédition
À bord, le rôle du chef d’expédition est de planifier et préparer les activités, mais également de donner un maximum d’informations et d’instructions à l’équipe de guide-naturalistes afin qu’elle puisse les transmettre aux passagers. Il dialogue avec le commandant pour définir les lieux à visiter afin de proposer la meilleure expérience possible aux passagers.
Crédits photos : ©Julien Fabro
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