À la découverte des secrets de l’Océanie lointaine
En Océanie lointaine – autrement dit là où il est impossible d’aller par la mer sans perdre les côtes de vue – se trouve un royaume composé de trois îles, trois morceaux de terre française qui s’avèrent les plus éloignées de la métropole puisqu’à 16 000 km de la capitale : bienvenue à Wallis-et-Futuna.
Wallis et Futuna… Miss Lointaine
Dans sa nomination, Wallis-et-Futuna cache une injustice puisque ce territoire d’outre-mer français se compose en réalité de trois îles : Wallis, Futuna et Alofi, la plus petite. Il faut croire que la taille de cette dernière (17 km2), sa nature volcanique et ses deux seuls habitants (d’après le recensement le plus récent qui date de 2013) en ont fait une parfaite candidate à l’oubli administratif. Nous voici donc en territoire des îles de Wallis-et-Futuna, royaume coutumier polynésien voisin des îles Fidji (à 1800 km) et de la Nouvelle-Calédonie (à 2800 km), au cœur de l’océan Pacifique sud. Cette terre australe et découpée, entourée de récifs coralliens et caressée par les alizées, se rappelle au bon souvenir du continent une fois par an… à l’occasion de l’élection de Miss France.
Un petit village gaulois
Lorsqu’en 1767, le capitaine Samuel Wallis accoste à proximité de la plus grande des trois îles, ses autochtones la nomment encore l’île d’Uvea. Malgré toutes ses bonnes intentions, le navigateur et explorateur britannique n’y débarquera jamais. La raison ? Une sévère hostilité de la part des habitants de l’île qui virent en l’arrivée de cette mission, une invasion étrangère à endiguer au plus vite. Wallis n’avait pour objet que d’étudier les mœurs locales comme il l’avait fait lors de sa précédente halte sur l’île du Roi George le Troisième… alias Tahiti. Un camouflet qui ne l’empêcha pas de rebaptiser l’île à son nom…
Ayant bouté l’envahisseur hors de l’atoll, les Wallisiens vécurent sous influence tongienne jusqu’au milieu du XIXe siècle et l’arrivée de missions maristes, censées les catholiciser. Mais fidèle à sa tradition, le peuple uvéen résista quelque peu au prosélytisme. Et quand bien même, la région est sous protectorat français depuis 1888, elle bénéficie d’un statut reconnaissant les chefferies traditionnelles et la religion catholique. Bref, le territoire d’outre-mer est le plus singulier de la République française.
En symbiose
Cette « obstination » à vouloir rester soi a fait qu’aujourd’hui Wallis et Futuna figurent parmi les îles polynésiennes les plus authentiques. D’après de nombreux anthropologues, c’est parce que ses habitants ont su conserver intactes des coutumes qui ailleurs ont progressivement disparu sous l’influence occidentale. Sans folklore ni revendication, ils ont simplement su entretenir le feu de leur identité profonde à travers les âges et les grands mouvements de l’histoire.
L’archipel vit aujourd’hui en symbiose avec son patrimoine ancestral et historique, et le katoaga d’en faire la démonstration. Cérémonies séculaires qui consistent en une offrande au Roi et à toute la chefferie, ces rituels sont profondément ancrés dans la culture locale et en rythment la vie quotidienne. Au point qu’elles se confondent aujourd’hui avec les fêtes religieuses comme Noël ou profanes comme le 14 juillet. Encore méconnue aujourd’hui (du fait de son extrême éloignement), la culture wallisienne est pourtant l’une des plus riches en musique traditionnelle, danses rituelles, poésie, artisanat élémentaire (à base de bois, de noix de coco, de coquillage et de tutu, une fibre végétale) et art pictural. Véritable encyclopédie océanique, elle conserve et nourrit en son sein des pans entiers de l’identité polynésienne.
« Là où la terre penche », se trouve souvent l’exception et la rareté. Sur les traces des grands explorateurs, il existe encore tellement d’inconnu… Il suffit d’être curieux.
PONANT vous y emmène
Vivez un vrai dépaysement à Wallis-et Futuna, pavillon d’immatriculation de la flotte PONANT, entre plages paradisiaques et immersion culturelle.