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Rêves de glace

Rencontre avec le Commandant Devorsine

À la barre chez PONANT depuis 2018, Stanislas Devorsine vit de flots et d’aventures depuis le berceau. Équipier des plus grands coureurs au large, c’est son expertise de la navigation en zones polaires qui l’a amené naturellement à bord du Commandant Charcot, un navire qui continue de le “bluffer”. Retour sur le parcours hors normes d’un homme guidé par la passion de l’exploration polaire et le goût du défi.

Un navigateur né

« Vous allez comprendre pourquoi il est impossible que je m’en souvienne ». Lorsqu’on l’interroge à propos de ses sensations la première fois qu’il est monté sur un bateau, le Commandant Stanislas Devorsine reste à quai. Logique, puisqu’il avait à peine deux mois quand ses parents l’ont initié au bercement par les vagues à bord du voilier familial.

Rencontre avec le Commandant Devorsine

La suite de son carnet de bord personnel valide un virus transmis dès le plus jeune âge. Des premiers émois en optimist – « ces caisses à savon incroyables pour apprendre et dans lesquelles on prend de vraies décisions dès l’âge de 6 ans » – aux frissons des navigations avec un quillard acheté avec son frère à l’adolescence, le jeune marin voit toujours plus loin. Ces premiers rêves, il les façonne aussi à travers les récits de Nansen, Amundsen, et Shackleton, trois explorateurs polaires dont il dévore alors les aventures. 

Jean-Louis Etienne : un modèle

Et puis il y a évidemment Jean-Louis Etienne, qui incarne selon lui l’explorateur des temps modernes. Comme un objet précieux qu’on ose à peine effleurer, il se souvient d’ailleurs, enfant, d’avoir caressé la coque de L’Antarctica (depuis renommé Tara), le voilier de son idole, à Camaret-sur-Mer : « c’était un bateau intelligent et solide, qui pouvait résister à la glace et se rendre dans des zones hostiles ».

Rencontre avec le Commandant Devorsine

Le gamin Devorsine ne le sait pas encore, mais il se liera d’amitié avec son modèle bien des années plus tard. Nous sommes en 2010 et son téléphone sonne. Au bout du fil, Jean-Louis Etienne en personne. Il a besoin d’un avis et de quelques conseils pour son projet Polar Pod : « j’étais tellement fier », rembobine-t-il.

Jean-Louis Etienne et le Polar Pod

Le Polar Pod est une plateforme scientifique verticale, dont un partie sera immergée jusqu’à 75 mètres sous les eaux de l’océan Austral. Elle dérivera autour de l’Antarctique grâce au courant circumpolaire. Stanislas Devorsine travaille sur la conception d’un voilier polaire taillé spécialement pour naviguer dans les mers du sud, qui aura pour mission de ravitailler la plateforme régulièrement et d’assurer les rotations de personnel tous les deux mois.

Un marin touche-à-tout

Cet appel, Stanislas Devorsine le doit à un parcours tout en pugnacité. Après une formation suivie sur les bancs de l’école de la marine marchande, il se façonne en effet un profil de matelot éclectique avec, pêle-mêle, un rôle d’équipier sur Pen Duick VI à bord duquel il découvre la glace en même temps que les canaux de Patagonie, un Trophée Jules Verne réalisé en 64 jours sur Géronimo aux côtés d’Olivier de Kersauson ou encore des missions sur l’Abeille Flandre, un remorqueur notamment (re)connu pour son intervention lors du naufrage du pétrolier Erika.

« Stanislas a fait le tour du monde à la voile et a l’expérience de l’océan Austral. Son parcours, plein d’audace, en fait un marin à l’approche très aventurière. Je suis souvent en contact avec lui dans le cadre du projet Polar Pod, pour lequel je me nourris de ses réflexions, de sa force de proposition. Il me donne des conseils avec un grand sens de l’honnêteté et beaucoup de générosité. Tout cela est très précieux pour le projet.”

Jean-Louis Etienne

Explorateur

Objectif : Astrolabe

S’ensuit une décennie comme commandant de LAstrolabe – un navire de patrouille et de ravitaillement affrété par l’Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV). Il brise alors ses premières glaces pour rejoindre la base scientifique Dumont D’Urville, en Terre Adélie ou lors de campagnes océanographiques en mer.

Rencontre avec le Commandant Devorsine

L’Astrolabe, c’est son rêve depuis que, lecteur assidu du magazine Chasse-Marée, il a découvert ce bateau battant pavillon tricolore dans une interview de son commandant. Il n’a pas encore 20 ans mais envoie son CV pour effectuer un stage. Deuxième candidature l’année suivante. Puis une troisième : « j’ai écrit jusqu’à ce que ça marche ». 

10 ans plus tard,  à l’aube de sa trentaine, la réponse positive tant attendue arrive. Stanislas Devorsine découvre alors ce qu’il considère comme « le haut du panier. L’univers était aussi génial que passionnant. « L’Astro », c’est un bateau difficile en matière de confort, mais c’est justement ce qui fait qu’il y règne une ambiance particulière, où tout le monde se serre les coudes. Pour moi, c’était aussi l’occasion de côtoyer les anciens, et la perspective d’apprendre sur une période très longue ».

Rencontre avec le Commandant Devorsine

À bord de L’Astrolabe, l’apprentissage de la glace

Sur ce navire, Stanislas Devorsine a découvert la navigation polaire dans les zones les plus reculées, aux côtés de marins qui avaient vingt ans de brise-glace derrière eux. “Toute navigation dans les glaces demande beaucoup de délicatesse, de prudence et de sensibilité pour trouver la plus belle trajectoire et économiser l’énergie du navire. C’est aussi passionnant qu’une partie d’échecs. La ligne droite n’est jamais la plus courte ! La technologie ne suffit pas, il faut aussi un sens de l’observation aiguisé ce qui rappelle d’ailleurs ce qui peut se passer lors de courses au large, c’est ce que je retiens de cette expérience. Avec toute l’humilité que cela demande, bien entendu…”

Le Commandant Charcot : une nouvelle aventure polaire

C’est notamment pour partager son expertise du brise-glace que le Commandant Devorsine rejoint PONANT en 2018. Avec l’équipe chargée du développement de ce navire innovant, il peaufine les équipements de sécurité du Commandant Charcot : combinaisons de survie, abris polaires… 

La présence des laboratoires accueillant des équipes scientifiques à bord lui tient également à cœur : “ J’aime l’idée qu’un lien entre eux et nos passagers se crée, notamment via les conférences. Quelque part, c’est aussi grâce à eux que Le Commandant Charcot peut récupérer des données précieuses. Et j’aime rappeler ce cercle vertueux ».

Rencontre avec le Commandant Devorsine

Et les sensations, dans tout ça ? ”Je ne m’habitue pas à la faculté de ce navire à franchir l’infranchissable avec autant de douceur”. Une impétuosité qui contribue à rendre les 7 500 miles nautiques (près de 14 000 km, soit l’équivalent du quart de la circonférence du globe parcouru en 28 jours) des demi-circumnavigations de l’Antarctique toujours plus « vertigineuses. Cet itinéraire entre Lyttelton (en Nouvelle-Zélande) et Ushuaia nous invite à passer par des zones très reculées. Les côtes de l’Antarctique offrent une majestueuse variété de paysages. Plus encore que le voyage, on est dans la contemplation permanente ».

Le tour de l’Antarctique : pourquoi pas ?

Rencontre avec le Commandant Devorsine

Avec tant de routes à son actif, le Commandant Devorsine a-t-il encore des aventures qui font vibrer son imagination ? La réponse est aussi limpide que son doigt dessine, sur la carte, le tour du Groenland, et une circumnavigation de l’Antarctique : « celui-là, c’est le voyage ultime. La trajectoire est magnifique. On pourrait notamment passer par les Îles Kerguelen, à l’est. Le Commandant Charcot, à mon sens, est taillé pour cela, alors pourquoi pas… ». Comme un clin d’œil au Pourquoi-Pas? et à l’esprit de défi de Jean-Baptiste Charcot…

Crédits photos : ©StudioPONANT / Nath Michel / Noémie Watel / Romain Farge ; ©PONANT / Photo Ambassador Sue Flood

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