Home > Sébastien Destremau
Sebastien destremau

Sébastien Destremau

Du skipper sprinter au navigateur explorateur

Le goût du défi, Sébastien Destremau l’a ancré au plus profond de lui. Mais au défi sportif de l’insatiable coureur de régates qu’il fut pendant 25 ans se substituent désormais des défis plus personnels et intimes. À la charnière de ce changement de cap, notamment, deux courses insensées en solitaire autour du monde. Deux aventures du Vendée Globe qui ont profondément bouleversé sa vision de la navigation et bien plus encore, et qu’il continue de partager aujourd’hui dans ses ouvrages ou sur scène, notamment à bord de la flotte PONANT.

Cap ou pas cap ?

Nous sommes en 2012. Sébastien Destremau, navigateur et journaliste sportif, commente le Vendée Globe pour une chaîne de télé française. Ce jour-là, au détour d’un échange, il annonce qu’il sera de la partie en 2016. « J’ai alors cette idée folle de participer à ce tour du monde en solitaire, sans escales et sans assistance. » À l’origine de cette décision, « une émotion », confie-t-il. Rien de vraiment réfléchi. De l’instinct. Un peu de folie. Toujours est-il qu’en 2016, Sébastien Destremau tient parole en s’alignant pour la première fois sur la ligne de départ aux Sables-d’Olonne. Son bateau, un monocoque baptisé FaceOcéan. Il ne le réalise peut-être pas encore mais il y aura un « avant » et un « après » Vendée Globe.

Le « avant », ce sont 25 années passées sur des bateaux à régater de par le monde. Ce sont six titres de Champion du Monde, cinq campagnes de la Coupe de l’America et une préparation olympique pour les Jeux de Barcelone. « J’étais un sprinter ! » En choisissant de participer au Vendée Globe, « c’est un peu comme si un coureur de 100 mètres décidait de faire l’Ultra-Trail du Mont-Blanc» Et pourtant, ce Vendée Globe 2016-2017, Sébastien Destremau le terminera après 124 jours de mer, à la 18e place, la dernière. Mais qu’importe, l’essentiel était ailleurs… « Participer au Vendée Globe était déjà une victoire personnelle. Alors, le terminer, c’était quelque chose d’immense, surtout pour un mec comme moi ! » Un « mec » pour qui la solitude constituait un véritable obstacle à surmonter. « Un défi personnel, rien d’héroïque là-dedans. Je voulais simplement savoir si j’en étais capable. » Capable de monter ce projet de A à Z et de boucler cette course folle, cette « conquête de l’inutile », face à lui-même et face à l’océan.

Et parce qu’on ne dit jamais assez « merci »

En 2020, Sébastien Destremau décide de repartir… Un second départ qu’il place sous le signe de la gratitude en baptisant son nouveau bateau Merci. « Merci à tous ceux qui m’ont permis de concrétiser ce rêve. Et merci aussi aux océans de m’avoir ”laissé passer”. » Malheureusement, cette année-là, d’avarie en avarie, des îles Kerguelen à la Nouvelle Zélande, l’aventure vire au cauchemar. Et après avoir traversé l’océan Indien, Sébastien Destremau est contraint à l’abandon. D’ailleurs, « on n’abandonne pas le Vendée Globe, précise-t-il, on se retire du Vendée Globe ». Une nuance tout en révérence. Début janvier 2021, après 70 jours de mer, le navigateur fait donc demi-tour dans le Pacifique et regagne la Nouvelle-Zélande, déçu, bien sûr, mais convaincu d’avoir pris la bonne décision. Une décision qui lui permettra d’avoir la chance unique de ramener son bateau depuis Perth en Australie jusqu’en France avec sa fille d’à peine 18 ans. 68 jours d’une aventure père/fille qui reste le plus beau cadeau du Vendée Globe.

Retour à l’essentiel

Mais ces deux Vendée Globe ont laissé des « traces » chez Sébastien Destremau. Au-delà de l’expérience de navigation pour le marin, il y a l’expérience de vie pour l’être humain. Car le Vendée Globe, c’est une épreuve incroyablement difficile, un parcours initiatique « capable de révéler nos ressources les plus insoupçonnées ». Il en est convaincu. « Confronté à l’extrême et au non-choix, on trouve, on répare. Même avec trois bouts de ficelle. Pendant le Vendée Globe, ce que vous ne savez pas faire, vous l’inventez. » Inventer, s’inventer, se réinventer. Elle est peut-être là la plus grande conquête de Sébastien Destremau : dans la conquête de sa liberté et le retour « à l’essence même de [son] être ». Ces mots, il les a écrits au dos de Retour en enfer, récit de son calvaire publié en 2021 chez XO Editions. Déjà en 2017, « j’avais réalisé combien mon aventure avait touché les gens ». Et déjà le marin avait donné à lire et à vivre de l’intérieur son premier Vendée Globe dans son livre Seul au monde paru chez le même éditeur. Un récit écrit « à chaud » sitôt descendu du bateau dans lequel il partageait les sacrifices et l’incroyable dépassement de soi qu’exige le Vendée Globe. Mais aussi la responsabilité vis-à-vis de toutes celles et ceux restés à terre. La famille et les amis mais aussi les milliers de passionnés. « Le Vendée Globe est la seule épreuve de voile qui transcende le strict enjeu sportif. C’est un truc gigantesque et profondément humain où, à moins de viser le podium, la dimension ”compétition” devient à mon sens tellement accessoire. Il n’y a plus de place pour l’égoïsme dans un Vendée Globe. Mais nous ne sommes pas forcément très nombreux à penser ainsi ! »

Sebastien destremau

Seul en scène

Partager cette aventure humaine, c’est ce qui anime Sébastien Destremau depuis qu’il en est « revenu ». À travers ses livres mais aussi, désormais, à travers une pièce de théâtre inspirée de son best-seller Seul au monde et intitulée FaceOcean, tout simplement. « L’histoire d’un skipper qui prône la simplicité et surtout la liberté. » Le principe : un comédien, seul en scène, raconte l’histoire de ce premier tour du monde 2016-2017. Et qui de mieux pour raconter cette histoire que… Sébastien Destremau lui-même ? Une nouvelle idée folle et une nouvelle expérience de solitude. « C’était d’abord impensable ! Puis je me suis laissé convaincre [par Charles Berling, en l’occurrence, ndlr], je me suis fait aider et… je me régale ! »

Sebastien destremau

Le public aussi : en 2020, Sébastien Destremau jouait trois soirs à guichets fermés sur les planches du Théâtre Liberté de Toulon. Et récemment, il donnait deux représentations exceptionnelles à bord du Bougainville ! « Jouer la pièce à bord, alors que le bateau est en train de taper dans la mer, ressentir les mouvements du navire, c’était quelque chose de grandiose. Quelque chose d’immersif, de l’ordre de la mise en abyme ou en abysse. » Beaucoup d’émotions et de souvenirs pour l’ancien mercenaire des mers et des océans. Et surtout, la formidable envie de continuer à faire vivre le Vendée Globe.

De la conquête de l’inutile à l’exploration humanitaire

Dans cette envie de partager ses expériences, ses épreuves et ses joies, on trouve chez Sébastien Destremau l’expression plus ou moins consciente d’une autre envie, sans doute plus profonde et intime. Celle de changer de cap. Après 25 ans de compétitions et après deux Vendée Globe, le navigateur aventurier confie en avoir fini avec sa vie de coureur au large… Mais le skipper n’en reste pas moins un grand voyageur et il n’en a évidemment pas fini avec la mer. « Je suis un nomade, je vis dans mon sac à dos, toujours en mouvement. Je reste professionnellement totalement instable ! » Sur sa feuille de route désormais, les îles perdues du Pacifique pour un projet d’exploration humanitaire, à travers la fondation Aidocean créée avec sa compagne Marine Bayer, ancienne pilote de combat d’hélicoptère, embarquée dans la Royale et désormais  infirmière aguerrie. « Aller à bord d’un bateau adapté à la rencontre des tribus de ces destinations perdues pour y mener des campagnes d’immunisation contre les maladies infantiles ». Après la « conquête de l’inutile », « j’ai trouvé là de quoi apporter quelque chose, de quoi me rendre utile »

Crédits photos : © Studio PONANT ; © Sebastien Destremau

Tourisme : Nouvelle-Calédonie, vue rapprochée sur le lagon turquoise avec l'île du pin en arrière plan

Prenez le large

Partez sur le sillage des plus grands navigateurs lors d’une croisière avec PONANT

A découvrir

Les brochures PONANT

Vous souhaitez en savoir davantage sur nos destinations d’exception ?

mockup-escales