Rencontre avec un voyageur au long cours

Quel est l’état d’esprit PONANT, selon vous ?

L’état d’esprit PONANT, il faut l’avoir vécu pour bien le comprendre et l’exprimer. C’est le compromis et l’alchimie entre l’aventure, la culture, la rencontre, le luxe, l’ouverture aux autres. On découvre des endroits hors du temps et on se sent totalement en sécurité, grâce notamment à l’équipage qui est exceptionnel. La compagnie fait aussi beaucoup pour nous sensibiliser à l’environnement. Cette philosophie doit perdurer le plus longtemps possible.

Quel est votre plus beau souvenir avec PONANT ?

Je pourrais vous parler pendant des heures de ma quasi-trentaine d’expériences avec PONANT  ! Chaque voyage est pour moi une aventure. Mais mon plus beau souvenir, c’est ma toute première croisière. C’était avec le commandant Étienne Garcia, en février 2012, à bord du Boréal. Un homme incroyable, avec lequel je me suis lié d’amitié.

Ce voyage en Antarctique, c’était la découverte d’un autre monde. Ma grande émotion, c’est certainement d’avoir vu de près des baleines à bosses. Il était 23h, le spectacle au théâtre venait de se terminer et j’étais dans ma cabine. J’avais laissé ma baie vitrée entrouverte. Il faisait nuit noire et j’ai entendu des bruits de souffle. Une dizaine de baleines à bosses entouraient le navire, qui s’était arrêté pour qu’on puisse les observer sans les déranger ! Elles plongeaient et remontaient, sans aucune agressivité. Elles étaient si proches qu’on pouvait sentir l’odeur de leur souffle. Ce fut un moment extraordinaire, qui a duré près d’une heure. J’en ai encore la chair de poule… Je me suis imaginé nageant avec elles et j’ai eu la sensation d’une vraie communication entre elles et moi. J’ai alors compris pourquoi Étienne Garcia a une telle passion pour la faune de l’Arctique et de l’Antarctique. C’est indescriptible. Je n’oublie pas non plus le ballet des albatros qui nous accompagnaient ni tous les paysages que j’ai vus lors de cette croisière, c’était comme un tableau vivant.

Pourquoi avez-vous choisi l’Antarctique pour votre première croisière ?

Pour faire comme Vasco de Gama ou Christophe Colomb : découvrir un nouveau monde, tout simplement ! J’avais lu beaucoup de récits d’expéditions, notamment ceux de Jean-Louis Étienne que j’ai eu la chance de rencontrer à bord.

Quel est votre rapport avec la nature ?

Je me sens en harmonie avec le monde animal. J’ai eu la chance de pouvoir observer beaucoup d’espèces différentes pendant mes voyages, même si c’est la baleine qui reste mon animal totem, pour sa taille et sa fragilité. Je n’aurais pas pu vivre à l’époque de la chasse à la baleine dans les années 1920. Je ne supporte pas non plus de savoir les animaux en captivité. La mer est ma compagne, sans la mer, je serais malheureux. Je vis en bord de mer depuis toujours et pour l’anecdote, mon père était dans la marine.

Que représente le voyage pour vous ?

Le voyage, c’est ce qui m’équilibre, c’est très riche en souvenirs. Sans mes voyages, je ne serais pas en aussi bonne forme, je ne serais pas le même homme, je ne serais pas aussi optimiste. J’apprends énormément avec les guides et les naturalistes. Ce n’est pas pour rien que mon adage est une citation de Sénèque : « À celui ou celle qui n’a point de port de destination, aucun vent n’est bon… » Lorsque je pars longtemps en croisière, il m’arrive même d’avoir le mal de terre ! Je consigne chaque voyage dans des carnets. Mais vous savez, malgré toutes ces expéditions et ces aventures, le plus appréciable est aussi le retour, lorsque je retrouve ma compagne et ma famille, car je voyage seul. Avant de préparer la croisière suivante ! Je me projette toujours. Mais pour mieux revenir…