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Femmes aux pôles, un hommage aux aventurières polaires

Le Cercle Polaire

Rencontre avec Laurent Mayet

Laurence de La Ferrière, Tiina Itkonen, Kate Leeming... En février 2023, ces trois éminentes exploratrices se joignaient aux passagers de L’Austral le temps d’une expédition en Antarctique. Trois femmes signataires de Femmes aux pôles, une initiative de l’association Le Cercle Polaire, destinée à rendre hommage aux aventurières polaires du monde entier. À bord également, Laurent Mayet, président-fondateur du Cercle Polaire à l’origine de cette campagne. Il nous en dit plus sur cette opération aussi symbolique que nécessaire à l’heure du combat mondial pour l’égalité hommes-femmes. 

Comment se traduit votre collaboration avec la compagnie PONANT ?

Depuis 2009, des délégations du Cercle Polaire embarquent régulièrement à bord des navires PONANT en direction de l’Arctique et de l’Antarctique afin de sensibiliser les passagers lors de conférences, et qu’ils reviennent de ces voyages en tant que véritables ambassadeurs de ces régions. Et pour nous, observateurs, c’est l’occasion de récolter des informations de première main sur des problématiques souvent peu relayées par les médias.

En 2023, dans le cadre dans notre campagne “Femmes aux pôles”, nous avons proposé à PONANT d’accueillir à bord des exploratrices polaires exceptionnelles : Laurence de La Ferrière, première femme à avoir atteint le pôle Sud et la seule femme au monde à avoir intégralement traversé le continent Antarctique en solitaire, Tiina Itkonen, photographe passionnée par le Groenland et les communautés inuites, Kate Leeming, cycliste de l’extrême qui prépare la première traversée à vélo du continent antarctique par le pôle Sud, et Reena Dharmshaktu, première femme indienne à avoir relié le pôle Sud géographique.

Femmes aux pôles, un hommage aux aventurières polaires

Qu’est-ce qui a initié la campagne Femmes aux pôles lancée par Le Cercle Polaire ?

C’est une campagne que nous avons lancée début 2023 et qui vient s’inscrire dans le cadre international bien plus vaste de l’ « Agenda 2030 des Nations unies » et de ses 17 Objectifs de développement durable (ODD) qui nous permettraient d’espérer d’ici à 2030 voir notre monde évoluer vers un meilleur équilibre. Et dans cette quête d’équilibre, l’égalité hommes-femmes a été identifiée comme l’une des priorités majeures. Il s’agit de l’ODD n°5. Et si l’enjeu de l’égalité hommes-femmes peut recouvrir un niveau de gravité différent d’un pays à un autre, toujours est-il qu’il s’agit d’un sujet à valeur universelle.

Femmes aux pôles, un hommage aux aventurières polaires

Quelles sont les objectifs de cette campagne ?

Mettre en lumière les parcours et les expériences polaires d’une cinquantaine d’aventurières, photographes, exploratrices et scientifiques qui ont toutes démontré leurs capacités physiques et mentales à résister à l’hostilité de ces régions de l’extrême. Et parce que la dimension internationale de la cause polaire est fondamentale, nous avons essayé de réunir un panel le plus large possible en mobilisant des femmes « polaires » venues d’horizons très divers. En Europe, aux États-Unis mais aussi en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie… Car, on le comprendra aisément, si cela a une signification pour une Européenne d’atteindre le pôle Nord, cela pourra en avoir davantage encore pour une Algérienne ou une Iranienne.

Pourquoi est-ce si symbolique de parler des femmes aux pôles ?

D’abord, un constat. Le fait que les femmes n’apparaissent pas ou encore trop peu dans la présentation courante de l’exploration polaire. Pourquoi continue-t-on aujourd’hui sur chaque plateau télé, dans chaque article de presse à interroger les deux ou trois figures majeures masculines françaises alors qu’il y a des personnalités féminines telles que Laurence de La Ferrière qui pourraient parfaitement témoigner d’exploits tout aussi importants ? Ensuite, c’est précisément parce que l’on ne présente toujours que la perspective masculine des choses que des femmes s’emparent désormais du sujet pour montrer qu’elles sont « là », tout aussi capables, tout aussi expertes.

Femmes aux pôles, un hommage aux aventurières polaires

Comment envisagez-vous l’avenir de Femmes aux pôles sur le long terme ?

De nouvelles croisières thématiques Femmes aux pôles sont d’ores et déjà prévues avec PONANT. pour les années 2024 et 2025 et l’agenda du développement durable des Nations Unies court jusqu’en 2030.  Par ailleurs, Le Cercle Polaire mène également une importante et ambitieuse action éducative en partenariat avec l’Éducation nationale à travers une série d’interventions auprès de 115 classes, soit près de 3 500 élèves français de métropole et d’outre-mer, invités à réfléchir autour d’une trentaine de sujets polaires avec leurs professeurs et divers intervenants, experts en biologie, en navigation… C’est une très belle opération.

L’origine du Cercle polaire en quelques dates

  • 1999 : Laurent Mayet se rend en Antarctique à bord de L’Astrolabe, le navire polaire chargé d’assurer les rotations vers la base Dumont d’Urville.
  • 2006 : naissance de l’ONG Le Cercle Polaire, rassemblant des responsables politiques, des scientifiques, des experts, des curieux des pôles autour d’une même ambition : « Mieux connaître et mieux protéger les régions polaires ».
  • 2007 : projet de traité sur l’Arctique utilisé par des parlementaires français dans le cadre de la loi du Grenelle de l’environnement en novembre 2008. Un travail qui a directement inspiré la résolution du Parlement européen sur la gouvernance arctique votée le 9 octobre 2008.

Crédits photos : ©Studio PONANT-Olivier Blaud

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