3 questions à… Nicolas Vanier

Le pôle Nord comme muse

Lors d’une croisière au Groenland en août 2024, les passagers PONANT ont eu le plaisir de partager leur voyage avec un invité d’honneur amoureux du Grand Nord : Nicolas Vannier. Des « pays d’en haut », l’aventurier, écrivain et réalisateur en a fait son terrain d’exploration – et de réflexion – privilégié. Derrière lui, une vingtaine d’expéditions et autant de récits filmés pour en révéler les incroyables richesses et défendre une écologie « positive ».

Que représente l’Arctique pour vous ?

Nicolas Vanier : L’Arctique apparaît pour beaucoup comme un chien méchant qui va mordre. Or, à celui qui sait l’approcher avec respect et humilité, cette zone du monde est fascinante comme le sont ses lumières, ses humeurs changeantes, ses habitants… Je n’ai jamais envisagé de traverser un pays, une région sans aller à la rencontre de ceux qui l’habitent, peuvent me le raconter, m’apprendre. Chaque voyage, chaque rencontre, chaque émotion est susceptible d’inspirer une histoire, mais cela ne se choisit pas à l’avance… et heureusement. C’est le propre d’un voyage ou tout n’est pas écrit.

Un coin du monde qui ne cesse de vous inspirer ?

Nicolas Vanier : Oui. Il exerce une fascination que chacun peut ressentir. Il ne laisse jamais indifférent. Le Groenland, par exemple, à l’image de beaucoup de terres arctiques, s’impose comme une terre dont l’aridité révèle à ceux qui l’approchent une richesse incroyable, d’autant plus visible en été lorsque la nature explose de vie. Je suis un grand voyageur, amoureux fou de nature et des pays d’en haut. Un amour que j’ai cherché à partager avec des récits et des images, pour donner à aimer et donc provoquer peut-être l’envie de protéger.

Protéger en sensibilisant le public et partager une certaine vision de l’écologie… heureuse ?

‌Nicolas Vanier : Oui, le monde part à l’envers. Tous le constatent aujourd’hui au travers des nombreux dérèglements dont la multiplication exponentielle est inquiétante. Aller dans les pays d’en haut, fragiles entre tous, est une démarche qui doit induire le respect. Agir, ce n’est pas synonyme d’interdiction, de restriction, de punition comme le disent, trop à mon sens, certains « écologistes des villes » qui ne savent rien de la nature et qui ne nous donnent pas forcément envie d’agir avec des discours anxiogènes. Il existe une façon d’agir heureuse… Assurément, les changements climatiques qui affectent cette région féerique et fragile renforcent ma volonté d’alerter pour agir.

Crédits photos : ©DR

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