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5 questions à… Nicolas Bouzou

“La protection du secteur culturel est l’un des principaux enjeux de la période actuelle”. Nicolas Bouzou

Dans ses interviews confinement, Escales vous emmène à la rencontre de personnalités régulièrement présentes à bord des navires PONANT. Journaliste, philosophe, artiste ou essayiste, ils vous dévoilent leurs conseils et leurs indispensables pour mieux appréhender la situation.

Vos indispensables en cette période de confinement ?

J’ai finalement assez peu de temps pour moi. Je fais du sport chaque matin mais c’était déjà le cas avant le confinement. De 9h à 10h, je suis en réunion, à distance évidemment, avec mon équipe. Le reste de la matinée est dédié au management et aux rendez-vous avec mes clients. Je consacre l’après-midi à la rédaction de mes chroniques pour l’Express et à mes prochains livres. Et je participe généralement en début de soirée à une émission de télévision par Skype. J’ai quand même mis à profit le confinement pour regarder les films de Scorcese et de Tarantino que je ne connaissais pas. Par exemple je n’avais jamais vu Inglorious Basterds, le film de Tarantino dans lequel Brad Pitt chasse des nazis. Quelle claque. Sur un sujet incroyablement difficile, Tarantino fait un film brillant, drôle, stressant, exaltant avec des acteurs incroyables. J’ai aussi pris du temps pour constituer une playlist de l’intégrale de Grieg. Je suis passionné par ce compositeur depuis que j’ai visité un peu par hasard sa maison en banlieue de Bergen il y a quelques années. Il était un esprit universel qui a notamment défendu Dreyfus. J’ai la prétention d’être devenu un spécialiste de Grieg !

Vos conseils pour bien vivre cette période ?

Je considère que cette période est très difficile. Le coût psychologique du confinement est pour la plupart de nos concitoyens colossal. J’ai la chance de vivre dans une maison agréable avec un jardin, j’ai mes livres auprès de moi, ma femme et mes enfants. Je peux continuer à travailler à distance sans aucun souci. Je dirige une équipe formidablement efficace et solidaire. Et pourtant la situation me pèse. Alors j’imagine pour des personnes qui n’ont pas ma chance, qui vivent dans de petits appartements, qui sont seuls, malades ou qui perdent des revenus. Je n’ai évidemment pas de conseils à leur donner. Respectons les consignes, travaillons au mieux et attendons de nous retrouver.

Des alternatives pour nourrir sa culture ?

Les Éditions de l’Observatoire publient en e-book une collection intitulée « et après » que j’ai le plaisir d’ouvrir avec un petit essai sur l’avenir de la mondialisation. Vous y retrouverez de nombreux auteurs brillants comme Aurelie Jean ou Pierre Bentata. Achetez des livres numériques (liste de vendeurs ici). Cela permet aux éditeurs de percevoir quelques revenus. La protection du secteur culturel est l’un des principaux enjeux de la période actuelle. Mon conseil est globalement le suivant : ne perdez pas de temps sur les réseaux sociaux. Achetez des livres et des films en ligne.

Vos projets post-confinement ?

L’après 11 mai ne sera pas un retour à la normale. Nous allons entrer jusqu’à la possibilité de vacciner une grande partie de la population dans une économie de la distanciation physique. Dès que cela sera possible, j’aspire à aller voir mes parents et mes beaux-parents qui sont tous en province. Sinon, je devais partir en mars à Los Angeles. Ce voyage a évidemment été annulé. Mon grand projet de l’après-crise est donc celui-ci : passer quelques temps dans cette ville qui est sans doute ma préférée au monde. Cette gigantesque métropole où le ciel est rouge à 17h, où les coyotes se promènent en ville, où les cactus bordent les rues me fascine. C’est la ville de tous les dangers, de tous les extrêmes et de tous les possibles. C’est là que les damnés du monde viennent tenter leur chance pour refaire leur vie. J’en rêve quotidiennement et sans doute un jour je lui consacrerai un essai. Maintenant que nous avons appris à travailler à distance, je serai même capable d’y rester assez longtemps sans affecter mon activité professionnelle ! Cette crise aura sans doute fait évoluer l’organisation des entreprises dans le bon sens.

Et pour finir ?

J’ai hâte de vous retrouver sur les merveilleux bateaux Ponant. Le voyage, surtout tel qu’il est pratiqué par cette compagnie, est un signe de maturité civilisationnelle. Il incarne l’ouverture sur les autres, la découverte, l’éloignement, l’arrachement à soi et à ses habitudes, la passion de la nature. Un monde dans lequel on ne voyage pas est un monde archaïque et même régressif. Il faut soutenir tous les acteurs du voyage. Pour toutes ces raisons, j’attends avec impatience le jour où nous allons nous retrouver physiquement.

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