Rencontre avec Christine Ockrent
États et peuples, contextes, enjeux : invitée d’honneur en 2024 sur une croisière au Japon et une croisière au Groenland, Christine Ockrent donne lors de ses conférences de précieuses clés de compréhension du monde contemporain. Elle partage avec Escales son approche du voyage, alimentée par une longue expérience sur le terrain.
Comment préparez-vous un voyage vers une destination qui vous est encore inconnue ?
Pour des raisons professionnelles, j’ai toujours beaucoup voyagé dans ma vie – et j’adore ça ! Le voyage est d’autant plus intéressant qu’on le prépare, qu’on s’informe, en fonction de nos priorités. Moi, ce qui m’a toujours intéressée, ce sont les relations internationales et la politique intérieure de ces pays. Je travaille depuis très longtemps sur ces sujets. Mais il me semble également très utile d’explorer autre chose : l’œuvre romanesque d’un pays par exemple ou en tout cas la dimension culturelle. Pour une destination comme le Japon dont la culture est foisonnante et ancienne, la littérature peut à elle seule donner envie de découvrir le pays.
En quoi la philosophie de la compagnie PONANT, Explore to Inspire, résonne-t-elle avec votre propre conception du voyage ?
Le voyage doit être une source d’inspiration, d’enrichissement, d’émerveillement si possible. En tout cas, il est très important d’alimenter sa curiosité. Je crois qu’il n’y a rien de pire que de ne plus être curieux. Oui, le voyage, c’est d’abord de la curiosité, et donc de l’inspiration.
Christine Ockrent et l’Asie
En 2023 Christine Ockrent a publié L’Empereur et les milliardaires rouges (L’Observatoire), un essai sur le capitalisme chinois et sur le rapport de Xi Jinping aux élites économiques du géant asiatique. De nombreuses problématiques liées à l’Asie l’intéressent par ailleurs. Elle travaille notamment sur les relations entre le Japon, la Chine et la Corée du Sud, et comment les États-Unis, premier allié stratégique du Japon, s’efforcent de consolider des alliances régionales face au géant chinois. Tout un faisceau de problématiques passionnantes pour mieux comprendre ce qui se joue en Extrême-Orient.
Je suis fascinée par cette espèce de retenue et par ce sens de l’impermanence de la culture japonaise, qui s’intéresse à la fois à la place des cailloux, en particulier dans les jardins, mais aussi au flux des choses.
Voyager par la mer, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
J’adore la mer, d’ailleurs je ne peux pas vivre longtemps loin d’elle. Voyager par la mer, je trouve que c’est merveilleux, surtout dans les conditions de confort qu’offre très particulièrement PONANT. J’ai aussi fait pas mal de voile, dans des conditions de confort infiniment plus sommaires !
La mer dont vous vous sentez la plus proche ?
La mer du Nord, pour Jacques Brel, et la mer Égée, pour la lumière…
Une destination que vous rêvez de découvrir ?
Il existe beaucoup d’endroits que j’ai envie de découvrir ou de mieux connaître, à commencer par le Grand Nord. J’aimerais également beaucoup voyager au Laos, même s’il n’y a pas la mer !
Votre philosophie, en voyage ?
C’est d’essayer de voir et de comprendre le plus de choses possibles. D’avoir des conversations avec des gens qui ne sont pas nécessairement des professionnels du tourisme.
Vous diriez qu’un voyage est réussi quand…
Quand on rentre enrichi d’impressions et de connaissances nouvelles, c’est merveilleux. Il peut y avoir d’autres critères, comme les rencontres et les amitiés nouées avec d’autres voyageurs…
Crédits photos : ©PONANT-Thibault Garnier ; ©PONANT-Julien Fabro
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