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Essor, puissance et déclin de la Hanse

Histoire de la ligue hanséatique

Trois siècles de suprématie commerciale

Alliance commerciale inédite au Moyen Âge, faisant fi des frontières et des pouvoirs centraux, la Hanse, ou Ligue hanséatique, aura rassemblé jusqu’à plus de 150 comptoirs, dont les principaux animaient la mer du Nord et la mer Baltique.

Une nouvelle route commerciale au nord de l’Europe

En 1158, la création de la ville de Lübeck, en Allemagne, marque le début de nouveaux enjeux commerciaux en mer du Nord et en mer Baltique. Cette dernière est rapidement considérée comme la « porte de l’Occident vers l’Est » note Philippe Dollinger, spécialiste de la ligue hanséatique, dans son livre La Hanse : XIIe-XVIIe siècle.

Jusque-là dominée par les Scandinaves, dont les Vikings, la mer Baltique n’est alors plus perçue comme « un cul-de-sac fermé par des rives glacées : c’était une voie d’échanges, s’ouvrant largement sur les fleuves russes, vers les grands marchés de Novgorod et de Smolensk, où affluaient des contrées plus lointaines, des bords de la mer Blanche comme de l’Orient musulman ou byzantin, par de longs cheminements, des produits rares et prestigieux ».

Histoire de la ligue hanséatique

Des comptoirs jusqu’en France

Dès lors, les villes mandes poussent sur toutes les côtes de la mer Baltique et les rivages de la mer du Nord et viennent renforcer les liens économiques qui existaient déjà depuis longtemps entre Cologne et Londres. « De Novgorod partent les fourrures et la cire nécessaire à l’éclairage. Le bois et les céréales proviennent de Prusse et de Pologne, la laine d’Angleterre. Les produits manufacturés, essentiellement des draps, sont exportés de Flandre jusqu’au milieu du XIVe siècle puis d’Angleterre et de Hollande par la suite », explique Jacques-Marie Vaslin, maître de conférence à l’Institut d’administration des entreprises d’Amiens dans son article La ligue hanséatique, publié sur le site du Monde en 2005.

Histoire de la ligue hanséatique

Pour asseoir leur pouvoir économique et assurer une sécurité à leurs marchands, Hambourg et Lübeck signent un traité inédit en 1241. Son nom, Hanse, est évocateur : il vient de « hansen », qui signifie s’associer en allemand. Un nom porteur puisqu’au fil des années, de nombreuses villes viendront s’y greffer. Selon Philippe Dollinger, à son apogée, la ligue hanséatique regroupa plus de 150 villes. Aux comptoirs principaux (Bergen, Bruges, Londres, Messine, Naples et Novgorod) s’ajoutent des comptoirs secondaires, comme Saint-Pétersbourg, Visby, Stockholm, Édimbourg, Anvers, Dunkerque, Bordeaux, Nantes ou La Rochelle.

Histoire de la ligue hanséatique

Une confédération libre et autonome

Cette communauté commerciale est extrêmement novatrice au Moyen Âge car elle s’affranchit des pouvoirs centraux en créant ses propres moyens d’échanges, de protection et de gouvernance. Les villes de la ligue constituent leur propre parlement. Elles prennent les décisions qui les impactent en votant, s’affranchissent de certains impôts, bénéficient de réductions de taxes douanières. En 1380, elles créent même leur propre union monétaire basée sur des pièces d’argent. « La Ligue impose alors son système en interdisant l’usage des monnaies d’or, sous peine de confiscation. Interdiction qui prévaut dans la Hanse jusqu’à Londres et à Bruges », écrit Jacques-Marie Vaslin.

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Rien ne semble pouvoir ébranler cette puissante ligue qui, si elle n’est pas un État, a tout de même les moyens de lever une armée de mercenaires et d’intimider les couronnes réfractaires. « Le Danemark en fait les frais en 1368. La Hanse bénéficie deux ans plus tard d’un traité de paix particulièrement avantageux : elle parvient à obtenir le renouvellement de ses privilèges de même que le paiement d’une forte indemnité », note ainsi Jacques-Marie Vaslin.

Faiblesse politique

Pourtant, plusieurs facteurs vont contribuer à sa perte, comme les dissensions internes, l’absence d’autorité centrale, la non-redistribution des richesses et l’absentéisme lors des réunions. D’autant plus que les souverains revendiquent leur autorité sur ces villes devenues trop indépendantes. Au XVIe siècle, La Réforme entreprise par Luther ajoute les velléités religieuses aux conflits internes déjà persistants. En 1648, les traités de Westphalie mettant fin aux guerres de Trente Ans et de Quatre-Vingts Ans acteront la disparition de la Hanse. Pour Jacques-Marie Vaslin, « la faiblesse de l’organisation politique de la Hanse a raison de sa puissance commerciale : il n’existe ni pacte d’alliance, ni statut, pas plus qu’il n’y a de cohésion ». Cette Ligue reste toutefois un modèle exceptionnel d’union commerciale au Moyen Âge.

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Crédits photos :  © Istock 

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