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Sur la route de Kitamae

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Dans le sillage des marchands japonais

Françoise nous partage les souvenirs de sa croisière d’expédition au Japon le long de la route de Kitamae, littéralement, la route « vers le nord ». Un sillon commercial historique pour un itinéraire insolite le long de l’archipel japonais, entre villages de pêcheurs, dunes et montagnes.

Ascension spirituelle

C’est à Sakata, au nord de l’île de Honshū, que nous marquons notre première escale. Sitôt débarqué du Soléal, direction le sud et le mont Haguro, l’une des trois montagnes sacrées de Dewa Sanzan, haut lieu de pèlerinage japonais. Pour rien au monde, je n’aurais manqué la montée jusqu’à son sanctuaire : 2 500 marches à gravir. Un défi physique et spirituel ! Mais comment ne pas me sentir pousser des ailes alors que je me hisse au cœur de cette forêt de cèdres avec ses torrents et cascades ? Je longe une multitude de pagodes aux silhouettes diverses. Le fruit du syncrétisme bouddhiste-shintoïste qui a largement régné sur la spiritualité du Japon. Parmi elles, d’une beauté incomparable, une pagode à cinq étages, l’une des plus anciennes structures du Japon, classée Trésor national.

Danse aux chapeaux

Alors que notre escale à Sakata s’achève bientôt, une dernière surprise nous attend. Aux abords de notre quai d’amarrage, mon regard se retrouve saisi par un groupe de femmes vêtues de kimonos aux couleurs éclatantes. Venues nous accueillir, elles entament une danse traditionnelle de la région intitulée Hanagasa odori. Et pour les accompagner, une chanson tout aussi folklorique, Hanagasa ondo, retentit : c’est la « chanson du chapeau de paille à fleurs ». Une référence à celui porté par chacune des danseuses, orné de benibana ou fleurs de Carthame. Mais je préfère le nom de « safran des teinturiers », autrefois utilisé pour la teinture des kimonos et les cosmétiques. En tout cas, c’est sans doute l’une des plus belles danses « d’au-revoir » qu’il m’ait été donné d’admirer.

Tambours battants

Plus au sud, nous voilà partis à la découverte des paysages sauvages de l’île de Sado, ce petit bout de terre posé dans la mer du Japon au large de Niigata. Je tombe sous le charme de la petite et paisible ville d’Ogi, de son port et de ses maisons de bois traditionnelles. Par ailleurs, nous avons la chance de pouvoir assister à une représentation du célèbre collectif Kodo, originaire de l’île et à la réputation internationale : accompagnés de divers instruments traditionnels, ces joueurs de taiko, tambours géants japonais, sont capables de faire trembler la terre et les âmes. Un spectacle tout à fait renversant et, pour ma part, un instant très fort en émotion !

Neiges sacrées

Nous poursuivons notre voyage vers le sud jusqu’à Toyama pour accéder aux sommets de la montagne sacrée Tateyama… Alors que nous quittons les rives de la mer du Japon, je suis loin d’imaginer que nous culminerons bientôt à 2 450 mètres d’altitude, sur le plateau volcanique de Murodo. Je m’abandonne peu à peu aux paysages grandioses et à l’atmosphère feutrée qui m’entoure. Soudain, le choc… Face à nous, un véritable couloir de neige ! De part et d’autre de la route, des parois d’un blanc immaculé mesurant 10 à 20 mètres de haut : le célèbre mur de neige Yuki-no-Otani ! Un spectacle incroyable et une expérience unique à vivre entre les mois d’avril et juin.

Rencontre sur pilotis

Changement de décor dans le petit bourg pittoresque d’Ine. Ce village de pêcheurs aux charmes d’antan est une merveille d’architecture : au pied des montagnes s’élèvent quelque deux cents funaya, des « maisons-bateaux » traditionnelles bâties sur pilotis. Chacune est dotée, au rez-de-chaussée, d’un hangar à bateau, offrant ainsi un accès direct à la mer. Certaines disposent même d’un filet de pêche en guise de réserve de poissons frais pour la famille. Nous avons eu la chance d’avoir accès à quatre d’entre elles. Une occasion exceptionnelle – et un privilège ! – d’aller ainsi à la rencontre de leurs habitants qui continuent de vivre des récoltes de la mer.

Désert en bord de mer

Ce voyage n’a décidément de cesse de m’enchanter et de me surprendre : après les neiges des Alpes japonaises, le sable des dunes de Tottori. Il s’agit des plus grandes du pays. Imaginez un désert de sable s’étirant sur plus de 15 km d’est en ouest et 2 km du nord au sud, le long de la mer du Japon. Les dunes de Tottori ont longtemps compté parmi les décors préférés du célèbre photographe Shōji Ueda. Aujourd’hui, une partie de ce sable sert de matière première à la réalisation de sculptures monumentales, exposées au bien nommé musée du sable de Tottori. Il y a dans ces œuvres éphémères quelque chose de profondément poétique, je trouve.

Hagi-yaki, art subtil

Nous voilà arrivés à la pointe sud-ouest de la grande île d’Honshū, dans la médiévale Hagi, cité des samouraïs… et de la poterie Hagi-yaki. Une poterie issue de la céramique coréenne, étroitement liée à la cérémonie du thé : la plupart des objets façonnés ici lui sont en effet destinés. À l’image de ceux présentés au sein de l’atelier de la famille Yoshika. J’y découvre une poterie délicate, tout en sobriété, avec pas ou peu de motifs, des formes humbles et des teintes naturelles qui se foncent légèrement au contact de l’eau chaude infusée. Juste à côté de l’atelier, un musée. Celui consacré à l’artiste-céramiste de la famille, Taibi Yoshika. Hatao, sa belle-fille, accompagne notre visite afin de nous partager tout le travail accompli par ce fondateur de la Nouvelle Vague de poterie Hagi-yaki.

Sens en éveil

Sur l’autre rive de la mer du Japon, petite incartade au « Pays du matin frais » le temps d’une escale à Busan, en Corée du Sud. Je n’aurais manqué pour rien au monde l’initiation au rituel de la cérémonie du thé coréenne. Une cérémonie bien plus accessible et moins codifiée que sa version japonaise, et pratiquée par de nombreux Coréens. Il s’agit d’un rite de purification de l’âme, du corps et du cœur au cours duquel on nous invite à reconnecter notre esprit avec l’instant présent. Comment ? En sollicitant chacun de nos sens au rythme de gestes précis, sagement pesés et réfléchis. Sentir la tasse chaude dans ses mains, humer les parfums, goûter… Ne remplissez votre tasse qu’aux deux-tiers de sa capacité environ, le reste est occupé par votre âme !

Merveilleux Sakuras

Arrêtons-nous un instant, le temps de partager l’émerveillement suscité par la douceur des sakura, ces cerisiers en fleurs qui ornent nos premières escales. Nous sommes à la fin de la saison de leur floraison (généralement, de mars à mai, selon les régions). Au Japon, ils riment avec printemps et renaissance. Ils rappellent depuis des siècles le caractère éphémère de la beauté et de la vie : le sakura comme emblème du mono no aware, cette « sensibilité pour l’éphémère », concept esthétique et spirituel typiquement japonais. Célébrés lors des traditionnels festivals du hanami, ils resplendissent alors de leurs fleurs délicates dont la couleur s’étend du blanc au rouge foncé, en passant par toute les nuances de rose. Il en existe plusieurs centaines d’espèces dans tout le pays !

Voyage musical

Nous voguons désormais sur les eaux calmes de la mer intérieure de Seto et notre voyage se fait plus mélodieux. Alors que nous déambulons dans les rues de Tomonoura, charmant village de pêcheurs , je perçois une douce mélodie s’échappant d’une vieille bâtisse : les doigts agiles d’une musicienne pincent les cordes en fil de soie d’un koto, cette harpe japonaise qui se joue posée à même le sol ou sur une table basse. Un peu plus tôt dans la journée, lors de notre escale à Mitarai, nous avions déjà eu l’occasion d’écouter une joueuse de shamisen, sorte de luth au manche long et fin, et à la caisse de résonance carrée. Dix ans de pratique sont nécessaires pour en acquérir une parfaite maîtrise !

Promesse d’un retour

Nous voilà arrivés à Osaka, terminus de notre voyage le long de la route de Kitamae, cette « route vers le nord » que nous avons descendue vers le sud. Je me sens traversée d’une douce mélancolie. Je sais que c’est la fin d’une fantastique aventure, mais j’ai aussi la sensation que c’est le début d’un attachement inconditionnel pour ce pays et ses habitants. Je reviendrai. J’en suis convaincue. En attendant, je profite avec mes compagnons d’aventure, à bord du navire, d’une dernière dégustation de saké, cet alcool de riz fermenté traditionnellement conservé dans son tonneau de bois de cèdre. De quoi me remémorer tous ces agréables instants partagés avec les communautés locales, notre chef d’expédition et l’équipage depuis le début de notre voyage.

Cap sur un Japon authentique !

Pour Ryo Ijichi, chef d’expédition et designer de croisières d’expéditions PONANT dans l’archipel, c’est sans aucun doute par la mer que le pays du Soleil Levant se livre le mieux à ses visiteurs.

Crédits photos et videos : ©PONANT-Julien Fabro

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