La preuve par 5
Le Commandant Charcot permet des explorations encore jamais réalisées, au plus près des pôles. Il sera notamment le premier navire français de l’histoire à atteindre le pôle Nord. Équipé des dernières technologies disponibles pour minimiser son impact sur l’environnement, ce navire de croisière de haute exploration polaire est une expérience unique au monde : la rencontre du luxe, du voyage d’exploration, d’une navigation respectueuse de l’environnement et de la recherche scientifique. Découvrez les 5 innovations majeures de ce projet hors du commun.
Une propulsion hybride
Atteindre le pôle Nord, traverser l’océan Arctique et découvrir l’extrême nord-est du Groenland, franchir le cercle polaire Antarctique et approcher les immenses barrières de glaces de Ross ou de Larsen ou encore partir à la recherche des colonies de manchots empereurs… Aujourd’hui, ce rêve devient réalité grâce au premier navire de croisière de luxe propulsé au gaz naturel, Le Commandant Charcot. « Pour aller explorer un tel endroit du monde, il nous était inconcevable de ne pas utiliser l’énergie la plus propre disponible à ce jour, du gaz naturel liquéfié (GNL) », insiste Mathieu Petiteau, Directeur des Constructions Neuves, Recherche & Développement chez PONANT. Ce système de propulsion permet au navire de gagner en autonomie et en flexibilité : les moteurs des générateurs étant des dual-fuel, c’est-à-dire fonctionnant aussi bien avec un carburant diesel (désulfuré LS MGO) qu’avec du GNL.
« Le respect de l’environnement était un sujet omniprésent pendant la conception du navire», confie Thibaut Tincelin, architecte naval au sein du cabinet Stirling Design International. La présence de deux cuves totalisant 4500 m3 pour stocker le GNL a été intégrée dès le début du projet.
Le navire est également équipé de batteries électriques qui permettent un fonctionnement hybride, lissent la puissance électrique et optimisent ainsi la consommation de GNL et de diesel, et permettent une navigation sans fumée ni poussière. « Ces solutions font du Commandant Charcot le meilleur navire polaire en matière écologique », souligne Thibaut Tincelin.
Au plus près des pôles, en toute sécurité
Emmener des passagers explorer les mers de glace demande un niveau extrême de préparation et d’anticipation. Outre l’impact minimum du navire sur l’environnement, c’est bien cette capacité à naviguer au cœur des glaces qui rend Le Commandant Charcot unique. Si certains navires de croisière peuvent actuellement s’approcher de la banquise, seul le dernier-né PONANT est capable d’évoluer entre les plaques englacées en toute sécurité. Le Commandant Charcot est le premier navire d’exploration polaire à passagers au monde de classe polaire PC2 (brise-glace). Sa coque renforcée lui garantit donc de pouvoir assurer sa propre sécurité en cas de situation extrême. Un privilège jusque-là réservé à certains navires de transport ou aux expéditions scientifiques. Il dispose également de deux passerelles, une à l’avant et une à l’arrière, pour pouvoir manoeuvrer en toute situation, notamment grâce à deux puissants azipods.
“Pour être certains d’assurer le meilleur niveau possible d’efficacité et de sécurité, nous avons étroitement collaboré avec Aker Arctic, le leader mondial des bateaux brise-glace. Notre mission a consisté à injecter leur expertise dans un navire pensé pour la croisière de luxe”, explique Thibault Tincelin.
Un campement de survie sur la glace (déployable sur l’eau ou sur terre) équipé d’abris et de combinaisons polaires capable d’accueillir tous les passagers pendant 5 jours a été conçu spécifiquement pour Le Commandant Charcot. Des simulations de situations d’urgence ont été réalisées avec les équipes d’assistance de Search & Rescue (SAR) des pays arctiques. « Les résultats ont été extrêmement satisfaisants. À tel point que les équipes de SAR souhaitent développer les mêmes outils. Si ça peut être utile aux autres, tant mieux ! On a fait beaucoup de prototypes, un travail assez unique”, précise Stanislas Devorsine, ancien capitaine de L’Astrolabe, unique brise-glace français jusqu’à présent, et commandant sur L’Austral depuis 2019.
Le développement d’un logiciel de routage glace
« Lorsqu’on s’immerge au milieu des glaces, c’est un travail très lent. Il faut savoir sentir les fichiers météo, anticiper comment les glaces vont dériver, bien avoir conscience de ce que le bateau est capable de faire et le préserver à tout prix », insiste Stanislas Devorsine. Autrefois les explorateurs n’avaient aucune information. Pour choisir la bonne route, ils devaient se fier à leur sens de l’observation et progresser entre les glaces était une véritable épreuve de force et de volonté.
Désormais, les nouvelles technologies aident à la navigation : « Les images satellites et les repérages en hélicoptère nous permettent d’éviter les dépressions, de visualiser la dérive des glaces et de faire des prévisions fines pour choisir la meilleure route et de consommer le moins d’énergie possible (…) Le logiciel de routage glace que nous allons utiliser, développé spécialement pour PONANT par la société Adréna est aussi une première mondiale. J’ai utilisé mon passé de coureur au large pour construire une stratégie de navigation dans la glace qui s’appuie sur des outils de calcul de route optimale liés à la météo », précise cette figure de la navigation polaire.
Une opportunité pour la recherche scientifique et la préservation des pôles
PONANT a imaginé dès le début du projet mettre Le Commandant Charcot à la disposition de la communauté scientifique et participer ainsi à l’effort mondial pour l’étude et la préservation des pôles et des océans. Des espaces importants ont donc été dédiés aux laboratoires scientifiques secs et humides, des emplacements sont prévus dans la coque pour ajouter des instruments de mesure et un puits à l’intérieur du navire permet de réaliser certains prélèvements : des équipements pensés pour répondre aux exigences de la recherche académique. Outre ces équipements dédiés, les scientifiques pourront également récupérer les données du sonar halieutique et de l’instrument qui mesure et affiche en continu l’épaisseur de la glace. Le Commandant Charcot offre ainsi une nouvelle plateforme d’observation, de recherche et d’analyse aux scientifiques du monde entier, qui pourront étudier ces zones difficiles d’accès en récoltant des données de façon régulière dans les mêmes zones.
« Il y a beaucoup de discussions avec le SHOM, l’Institut hydrographique de la marine qui édite des cartes marines pour qu’on puisse leur partager des données. Les Danois sont également très intéressés pour récolter des informations cartographiques sur l’est du Groenland », explique Stanislas Devorsine qui se réjouit que le destin du Commandant Charcot s’inscrive dans l’histoire de l’exploration scientifique des régions polaires. D’autant que les passagers pourront assister à des conférences menées par les experts embarqués et participer eux-mêmes à des sessions de sciences participatives, « que ce soit pour observer des baleines, envoyer une sonde, ou récupérer un échantillon d’eau. Faire des sciences sur un navire de croisière, ça n’existait pas : nous sommes en train d’inventer quelque chose ! »
Des solutions écologiques à bord
Soucieux de préserver ces espaces vierges, PONANT continue d’ouvrir la voie dans l’élaboration de solutions écologiques à bord. Comme le reste de la flotte, Le Commandant Charcot est doté d’un système avancé de traitement des eaux usées et l’énergie consommée à bord est optimisée : « Nous sommes passés d’une technologie d’éclairage halogène à une technologie de lampes à diode électroluminescentes (LED) permettant d’économiser 75% d’énergie sur le poste éclairage», ajoute Mathieu Petiteau, qui nous confie avoir proposé l’idée des bancs chauffants et du brasero extérieur fonctionnant grâce à la récupération de l’énergie des gaz d’échappement du navire. Une idée qui lui a été inspirée par la ville d’Ålesund, en Norvège, située près du chantier du navire, où il a découvert des bancs tubulaires dans lesquels circulent de l’eau chauffée par la centrale de traitement des déchets.
Dans une démarche visant la réduction des déchets et l’élimination des plastiques à usage unique (suppression des pailles, gobelets, sacs à linge et packaging en plastique, distribution de gourdes en inox), le système proposé par la société Nordaq pour produire de l’eau potable à bord à partir de l’eau de mer et la distribuer grâce à des fontaines à eau et une chaîne d’encapsulage dans des bouteilles en verre recyclables a été implémenté. Enfin, l’importante capacité de stockage des déchets du navire garantit de ne rien rejeter pendant le trajet. “Notre passage ne doit laisser aucune trace ; à l’issue du voyage, il ne doit rester que nos empreintes de pas sur la glace”, précise Mathieu Petiteau.
Crédits photos : ©PONANT/STIRLING DESIGN INTERNATIONAL, ©PONANT/Nicolas Dubreuil, ©PONANT/Wilmotte & Associés Architectes, ©PONANT/Studio PONANT, ©Studio PONANT-Oliver Blaud
Le Code
Polaire
Le Code Polaire est le nom usuel du Recueil de règles obligatoires pour les navires exploités dans les eaux polaires, une réglementation élaborée par l’Organisation maritime internationale. Il définit les règles et les obligations des navires circulant dans les zones polaires éloignées en matière de construction, de sécurité, de formation des équipages et de protection des écosystèmes.
Atteignez l’absolu
Embarquez pour une odyssée polaire exceptionnelle à bord du Commandant Charcot