Une exploration des récifs foisonnants de vie avec notre expert plongée
Activité phare d’une croisière dans les Caraïbes, la plongée peut parfois poser question. Est-elle accessible à tous les niveaux et tous les âges ? Que peut-on voir dans les eaux caribéennes ? Patrick Brissac, Directeur des activités nautiques chez PONANT, nous donne quelques éléments de réponse.
Quels sont les meilleurs spots de plongée aux Caraïbes ?
On trouve plusieurs sites très intéressants. Je dirais que le plus exceptionnel est Carriacou à La Grenade, sur le site des « Sisters ». Ce sont deux rochers jumelés où l’on peut observer une faune très riche, dont des requins gris de récif ou des raies aigle léopard.
À Sainte-Lucie, on peut plonger sur une très belle épave, le Lesleen M. Elle est localisée à Anse Cochon et se situe entre 12 et 22 mètres de fond. Ce navire de 55 mètres de longueur environ a été coulé en 1986 pour créer un récif artificiel. Aujourd’hui, il regorge de bancs de poissons sédentaires, de murènes et de langoustes et offre une expérience de plongée très sympathique.
Quelle faune emblématique peut-on y observer ?
Dès le niveau 1 de plongée, on peut observer sur certains sites une quantité impressionnante de poissons, de raies pastenagues, de balistes, de murènes vertes, de langoustes et autres barracudas.
Selon les zones, on peut observer des tortues vertes ou imbriquées, des requins nourrices et des requins gris de récifs, inoffensifs pour l’homme ou des raies aigles léopards, des gorgones, des éponges ou encore des coraux mous.
Et puis, on voit de plus en plus certaines espèces alors qu’elles ne sont pas originaires des Caraïbes. C’est le cas des poissons-lions, une espèce très invasive en provenance de l’est de l’océan Indien, de la mer Rouge et de l’océan Pacifique.
Le poisson-lion, une espèce invasive
- Il est arrivé dans les eaux caribéennes il y a une trentaine d’années, sûrement déversé d’un aquarium. Aujourd’hui, on le trouve de la Floride au Venezuela.
- Il se nourrit d’alevins et de petits poissons coralliens, ne laissant pas le temps aux autres espèces de se développer.
- Il se reproduit très vite et ses poches d’œufs sont urticantes, ils ne sont donc pas mangés par d’autres poissons.
- Il n’a aucun prédateur aux Caraïbes.
- Ces poissons possèdent des épines venimeuses dans leurs nageoires dorsales et ventrales.
- Il représente une telle menace pour les écosystèmes locaux que des chasses spéciales sont organisées. Des plongeurs, même en bouteille, sont autorisés à le pêcher, des pêcheurs les vendent après les avoir préparés (enlever les épines venimeuses).
- On cuisine ensuite le poisson lors de grands barbecues pendant des actions caritatives, ou dans des restaurants, d’autant plus qu’il aurait un bon goût de rascasse, en plus fin.
Ces plongées sont-elles accessibles à tous ?
Pour nos passagers, nous choisissons des endroits abrités, qui permettent de pratiquer la plongée en toute sécurité et dans les meilleures conditions de confort.
Les Caraïbes regroupent de nombreux sites exceptionnels, accessibles aussi bien aux débutants qu’aux confirmés, comme l’île de Bequia, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint Barthélemy, Sainte-Lucie ou La Grenade.
Les eaux des Caraïbes sont telles que l’on voit de très belles choses, sans descendre trop profondément. Par exemple, sur l’île de Mayreau, dans les Grenadines, on trouve une épave de 1918 devenue un récif artificiel extraordinaire.
À La Grenade, à la Pointe Molinière, on trouve un autre lieu atypique : un parc de sculptures sous-marines. Les récifs de ce site de plongée étaient très abîmés. Ce parc a été créé pour les rendre intéressants et plus attractifs. Sur plusieurs mètres, à différentes profondeurs, on trouve donc des statues diverses que l’on peut voir en faisant de la randonnée palmée ou en plongeant avec des bouteilles.
Peut-on passer son baptême de plongée tardivement ?
Bien sûr, certaines personnes le font alors qu’elles ont atteint un certain âge ! Il faut simplement être en bonne santé car il existe un certain nombre de contre-indications, par exemple pour les personnes souffrant de problèmes de diabète, cardiaques, coronaires, vasculaires, respiratoires ou neurologiques comme l’épilepsie.
Des baptêmes de plongée sont possibles sur les itinéraires de croisières « yachting ». Ces croisières de plaisance sont aussi les plus intéressantes pour le niveau 1. En expédition, nous sommes dans des milieux plus isolés qui nécessitent plus souvent un niveau 2 ou advanced.
Quels sont les gestes à respecter pour préserver au mieux l’environnement lorsqu’on effectue une plongée ?
Chez PONANT, on a l’habitude de dire que « l’on protège mieux ce que l’on connaît ». C’est d’autant plus vrai pour le milieu marin. Les instructeurs donnent des recommandations avant chaque sortie, avec des consignes très claires. Il faut que les passagers soient conscients que, même sans le vouloir, ils peuvent avoir un comportement dévastateur pour les fonds marins visités. Il ne faut rien casser, ne rien ramasser, ne pas s’accrocher aux récifs ou donner des coups de palmes incontrôlés. On leur fait prendre conscience que certaines espèces sont très fragiles. Les éponges barriques qui peuvent atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur par exemple, mettent très longtemps à pousser et s’altèrent très facilement.
Nous essayons aussi de sensibiliser les personnes à bord qui ne plongent pas. Nous leur montrons des photos des fonds marins des régions qu’ils visitent et nous leur donnons des explications détaillées à leur sujet.
Pouvez-vous partager avec nous un souvenir de plongée dans les Caraïbes qui vous a particulièrement marqué ?
La première anecdote qui me vient date de 1992. Je plongeais à Barbuda (au nord d’Antigua, dans les Petites Antilles, ndlr) quand j’ai découvert une épave d’avion, dans douze mètres d’eau. Selon les autorités, il était impliqué dans un trafic de drogue. Voir quelque chose comme ça sous l’eau et se dire que pas grand monde y a accès, c’est extraordinaire. Il y a un côté aventure et découverte unique.
J’ai aussi gardé un excellent souvenir de ma première plongée sur une épave d’un énorme navire, qui a coulé en 1961 en face de Saint-Georges à La Grenade. À l’époque, c’était la plus importante épave des Antilles. On pouvait entrer dedans, visiter. Aujourd’hui, le temps a fait son œuvre. Les lieux sont réduits, certains objets se dégradent, d’autres ont été emportés par les courants. C’est une plongée dangereuse et il est désormais déconseillé d’y pénétrer.
Crédits photos : © iStock
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