Une aventure humaine au coeur des Bijagos
Lors de ses repérages aux Bijagos, PONANT a rencontré un couple de passionnés installé sur l’archipel depuis plus de 15 ans pour développer une activité de tourisme responsable et s’engager auprès des communautés locales. De cet échange est né un partenariat entre la Fondation PONANT et la Fondation Escama pour soutenir l’éducation sur ces îles éloignées. Un enjeu essentiel dans un archipel où plus de la moitié de la population est analphabète. Rencontre avec Sonia Durris, à l’origine de la Fondation Escama.
Pourquoi avez-vous développé un projet d’éco-tourisme aux Bijagos ?
Laurent et moi sommes tous les deux des amoureux des Bijagos et nous avions tous les deux le même rêve : vivre dans ce paradis perdu, faire découvrir la nature intacte et authentique de l’archipel, sa faune riche et variée et ses villages traditionnels. Laurent, très intégré dans les communautés locales, a obtenu la concession du petit îlot sacré de Kéré (1,7 ha de superficie), situé au nord de l’archipel, pour y développer une activité touristique. Petit à petit, nous avons installé 15 éco-lodges, construits en harmonie avec la nature. Nous proposons de pratiquer la pêche sportive, mais aussi une véritable expérience bien-être avec des cours de yoga, des massages ayurvédiques, des balades en kayak, en paddle. Les plats sont confectionnés sur place à partir de produits frais et simples.
Comment est née la Fondation Escama et quelles sont ses principales missions ?
Nous avons commencé à soutenir des projets de développement dès que nous nous sommes installés à Kéré mais la Fondation Escama a été créée officiellement en 2019, en coopération avec un représentant de chacune des îles dans lesquelles elle intervient : Carache et Caravela, deux îles proches, avec lesquelles nous sommes en lien permanent. ESCama signifie “écaille” et chacune des 3 premières lettres représente une de nos missions : éducation, santé, communauté.
Quelles actions menez-vous sur place ?
La Fondation a permis la mise en fonctionnement d’un poste de santé qui bénéficie à tous les habitants de l’île de Carache et de Caravela. L’aide passe aussi par le financement d’équipements : pirogues à moteur, machines à décortiquer le riz, forages, panneaux solaires. La Fondation a participé à la création de 3 écoles depuis 2016 sur les îles de Carache et Caravela : financement des formations, des salaires, des frais de restauration et de transport des professeurs, du matériel nécessaire. Nos îles étant isolées du continent, il est particulièrement important de proposer aux professeurs des conditions de vie acceptables pour les motiver à rester et s’installer sur place avec leur famille.
Comment se traduit le partenariat avec la Fondation PONANT ?
Nous partageons avec PONANT une vision commune du tourisme durable et de l’aide aux populations locales avec lesquelles nous construisons nos expériences de voyage. C’est donc naturellement que nous avons évoqué un partenariat avec la Fondation PONANT. L’aide financière apportée a permis de démarrer ce printemps la reconstruction de l’école Mantchacadé, au village d’Anipoc (île de Caravela). Les écoliers devaient se rendre dans une école évangélique située à plus de 30 km, de l’autre côté de l’île et dormir sur place car les murs en terre et la charpente en bois de leur école menaçaient de s’effondrer. La nouvelle école est construite en murs de briques et de ciment, soutenus par une charpente métallique.
Qui sera accueilli dans cette nouvelle école et comment fonctionnera-t-elle ?
Cette école accueillera à partir de la prochaine rentrée scolaire, en septembre 2021, des enfants dès la maternelle. Une centaine d’élèves pourront être scolarisés. L’objectif serait également de proposer des cours d’alphabétisation pour adultes. Au total, plus de 180 personnes sont d’ores et déjà intéressées par l’école. Trois instituteurs assureront la prise en charge des élèves. Ils suivront le programme du Ministère de l’Education Nationale, mais l’école aura le statut d’école publique communautaire et sera donc gérée en partie par la communauté (calendrier des activités scolaires, choix des professeurs, aide aux professeurs sur place, préparation des fêtes). L’école fonctionnera de façon écologiquement responsable à l’électricité solaire, mettra en place le tri des déchets et bénéficiera d’un jardin potager pédagogique.
Pourquoi l’accès à l’éducation est-il un projet particulièrement important pour les Bijagos ?
Sur les quatres grandes îles principales de l’archipel des Bijagos on compte en moyenne 10 à 15 écoles publiques pour plus de 1500 élèves. Dans les îles du nord de l’archipel, l’accès à l’éducation s’est fait très récemment. Sur les petites îles de Caravela et Carache, les écoles existantes se situaient à plus de 15 km de certains villages, une très longue distance pour les enfants qui se déplacent principalement à pied, faute de transport public. La présence d’écoles et de lycées évite que les jeunes partent vers le continent. Le peuple Bijagos est très attaché à la nature et à ses traditions. Former de futurs adultes conscients de la richesse de cet environnement et compétents pour le préserver permettra d’éviter des catastrophes écologiques comme l’exploitation de la monoculture de la noix de cajou, la pêche au monofilament sans respect des zones de reproductions par exemple. Comme le disait Nelson Mandela “on peut changer le monde avec un stylo et un cahier”…
Un peuple en harmonie avec la nature
- L’alimentation quotidienne et les ressources de la population proviennent du riz qu’ils cultivent, des fruits de mer qu’ils récoltent et de l’huile de palme qu’ils extraient.
- De nombreuses cérémonies encadrent toute leur vie dès l’âge de 7 ans.
- La plupart des îles sont sacrées et l’archipel a été classé réserve de biosphère par l’Unesco.
Crédits photos : iStock, StudioPONANT/Nathalie Michel, Sonia Durris
PONANT s’engage
La Fondation PONANT agit pour préserver l’environnement et soutenir les communautés locales