Les Canaries, Madère et le Cap-Vert

Saisir la magie de l’instant

Respectivement photographe et vidéaste, Olivier Blaud et Antoine Le Guen embarquent régulièrement à bord des navires PONANT EXPLORATION GROUP  pour ramener les plus belles images des escales visitées. Découvrez les Canaries, Madère et le Cap-Vert à travers leurs regards sensibles et complémentaires.

Comment abordez-vous votre mission à bord ?

Antoine Le Guen  : « J’ai tendance à penser que nous sommes des artisans. Personnellement, je cherche toujours à raconter une histoire. La technique se mêle à l’improvisation : on planifie, mais il faut savoir saisir l’imprévu. La musique, la lumière et les mouvements participent à créer une atmosphère, tout en conservant une image naturelle et fidèle au lieu. »

Olivier Blaud : « Notre mission est de retranscrire l’aspect sensoriel, qui demande de savoir capter certaines choses au bon moment. Et puis il y a l’émotionnel, connecté à l’humain, qui demande plus de finesse. Pour transmettre tout cela, je réfléchis en amont au choix des caméras et des objectifs, mais aussi au cadrage, au montage, aux couleurs – afin de créer ce que j’appelle mon « crémeux » : une ambiance douce et vivante, qui invite à entrer dans le voyage. »

Quelles ont été vos sensations en découvrant le Cap-Vert, Madère et les Canaries ?

O.B. : « Chaque île a sa vibration. Au Cap-Vert, c’est le côté accessible et musical qui m’a frappé, avec l’accueil des habitants, les chants, et l’effervescence dans les rues. À Madère, je me souviens notamment avoir été saisi par les couleurs incroyablement variées et puissantes des fruits exotiques, sur le marché de Funchal. La Gomera, aux Canaries, présente quant à elle un véritable intérêt culinaire. Certains passagers ont d’ailleurs rapporté quelques produits du terroir comme le gofio, la farine de palme que l’on retrouve souvent dans la cuisine locale. »

A.L.G : « Certaines ambiances auxquelles Olivier fait références m’ont aussi beaucoup marqué. Nous étions au Cap-Vert en pleine Semaine sainte, avec une ferveur incroyable qui m’a rappelé Cuba. Chaque île avait son rythme, sa sonorité propre. Certaines émotions ne se filment pas, mais elles nourrissent malgré tout la manière dont on cadre ou dont on capte un son. »

Quels moments de ce voyage vous ont le plus touchés ?

A.L.G : « J’ai en mémoire les chants et les percussions du Cap Vert, qui résonnaient dans les rues. La lumière joue également un rôle important : à Madère, par exemple, le contraste entre les forêts profondes et la clarté du ciel donnait une atmosphère presque cinématographique. Ce sont ces sensations visuelles et sonores qui m’inspirent et me poussent à chercher le bon angle, le bon mouvement de caméra. »

O.B. : « Des sons aux couleurs en passant par le goût, l’expérience sensorielle est multiple et permanente sur ces îles. Ce sont parfois de petites choses qui attirent l’attention : le parfum d’un fruit, la chaleur et les rythmes qui résonnent depuis une place… Des sensations fugaces, mais qui restent. »

Comment ces îles se distinguent-elles les unes des autres ?

O.B. : « Chaque île a sa philosophie. Le Cap-Vert est chantant et accessible, alors que Madère surprend par sa générosité, qui se traduit aussi dans l’assiette. La Gomera m’a semblé très authentique. »

A.L.G : « On peut passer d’une île très minérale, presque lunaire, à une autre couverte d’une végétation dense. Les couleurs, les reliefs ou même le rythme de vie : on a traversé en quelques jours une palette de paysages qui, ailleurs, demanderait plusieurs voyages aux Canaries comme au Cap Vert. »

Comment avez-vous retranscrit cette diversité à travers vos images ?

O.B. : « J’essaie toujours de trouver le bon équilibre entre esthétique et authenticité. Sur place, je prends le temps d’observer, de comprendre la lumière, les contrastes, les lignes qui structurent un paysage. Lors d’un voyage aux Canaries comme au Cap-Vert, tout peut très vite changer : un ciel clair devenant orageux, une plage qui se transforme avec la marée. J’ai voulu saisir ces transitions afin de donner à voir ce mouvement perpétuel. »

A.L.G : « Pour moi, la clé a été de restituer l’énergie des lieux. J’ai beaucoup travaillé sur les ambiances sonores et les mouvements de caméra pour plonger le spectateur dans ce que nous vivions. Parfois, un simple détail – une conversation entendue dans la rue, le bruit des vagues, une danse improvisée – suffisait à transmettre l’essence d’un site. Mon rôle est d’aller chercher ces fragments de vie et de les assembler en un récit sensible. »

Pour le photographe comme pour le vidéaste, elle a été la révélation de leur voyage aux Canaries. Falaises abruptes plongeant dans l’Atlantique, forêts aux allures de jungle, villages perchés : La Gomera leur a laissé un souvenir fort. Olivier Blaud évoque la richesse graphique de ses reliefs, tandis qu’Antoine Le Guen se souvient de l’atmosphère préservée de l’île, où nature et traditions semblent étroitement liées. Tous deux s’accordent : c’est un lieu qu’ils aimeraient explorer à nouveau.

Crédits photos et vidéos : ©Studio PONANT / O. Blaud ; ©Studio PONANT / A. Leguen

Explorez les plus belles îles de l’Atlantique