Voyage aux origines de la Terre
Son exploration compte toujours parmi les défis les plus extrêmes. Terre d’aventures et de sciences foulée, pour l’essentiel, par une poignée de chercheurs internationaux, l’Antarctique ne cesse d’aiguiser les imaginaires les plus fertiles, au gré d’énigmes naturelles toujours plus incroyables. Le vaste continent blanc, sentinelle du climat de notre planète, n’a pas fini de nous surprendre !
L’eau qui dort sous la glace : les lacs cachés de l’Antarctique
Sous les pavés, la plage et sous les glaces de l’Antarctique, de l’eau liquide ! On dénombrerait à ce jour près de 400 lacs subglaciaires profondément enfouis sous le continent blanc. Parmi eux, sous quatre kilomètres de glace, le lac Vostok, trois fois plus grand que le lac Ontario, 3 400 mètres de profondeur : c’est le plus connu. Ou encore le lac Whillans, lieu de foisonnement d’une incroyable forme de vie microbienne ! Et tant d’autres encore à découvrir. Tout un réseau de lacs cachés, parfois interreliés – par des rivières –, qui se remplissent et se vident selon des phénomènes encore souvent nimbés de mystères mais aux conséquences certaines sur les déplacements de la calotte glaciaire.. Et ainsi potentiellement sur les courants océaniques du monde entier. Vertigineux !
Les feux glacés d’un volcanique Antarctique
Outre des lacs, les étendues glacées du continent dissimulent également de nombreux volcans. À tel point qu’il pourrait être la plus grande région volcanique au monde. Endormis, éteints ou actifs, on en dénombre actuellement 138. Un chiffre très certainement sous-estimé ! De quoi venir concurrencer le territoire volcanique du grand rift est-africain. Parmi les actifs de l’Antarctique, le volcan de l’île de la Déception, dans les Shetland du Sud, au nord de la péninsule Antarctique : ses éruptions sous glaciaires en font un spécimen rare ! Citons encore le magnifique Mont Erebus, culminant à 3 794 mètres sur l’île de Ross. C’est le plus actif du continent. Au fond de son cratère, un lac de lave en fusion !
La chaîne Transantarctique, vertigineuse épine dorsale polaire
Le monde de l’Antarctique se divise en deux, entre parties orientale et occidentale. Et entre les deux coule une rivière de roche : l’imposante chaîne Transantarctique. Étiré sur plus de 3 200 km, de la terre Victoria à la mer de Weddell, ce système de crêtes montagneuses entrecoupé de glaciers est l’un des plus longs et des plus anciens du monde. Si la chaîne culmine au mont Kirkpatrick, à 4 528 mètres d’altitude, elle compte par ailleurs dans ses rangs une vingtaine de sommets de plus de 4 000 mètres. Une formation naturelle unique d’une incroyable richesse fossile. Un paradis de paléontologie à l’instar de la découverte dans la formation de Fremouw – formation géologique du Trias – de fossiles de reptiles et d’amphibiens préhistoriques, ainsi que des arbres fossilisés.
Les vallées sèches de McMurdo, un désert de mystères
Au sein de la chaîne Transantarctique, les vallées sèches de McMurdo comptent parmi les zones les plus âpres du globe. Avec ses 15 000 km2 de terrain non gelé, c’est l’un des déserts les plus extrêmes, peut-être plus aride encore que le désert d’Atacama. Un paysage rocailleux balayé par les vents et vieux de plusieurs millions d’années. Seules quelques plantes, nourries des eaux de fonte estivales, ainsi que de rares micro-organismes y survivent. Et ce sont encore dans les vallées sèches de McMurdo, à la marge du glacier Taylor, que l’on peut observer le phénomène naturel des Blood Falls ou « cascades sanglantes ». Étonnantes résurgences depuis les fissures du glacier d’une eau salée riche en fer – d’où sa couleur rouge.
Les vents catabatiques les plus rapides au monde
Vents descendants, fruits des reliefs de plateaux et de montagnes du continent, les vents catabatiques de l’Antarctique y sont parmi les plus puissants. Ils sont notamment à l’origine de la sécheresse des vallées de McMurdo. Dévalant les versants sous le vent des montagnes qui les entourent, ces masses d’air froid s’élancent et s’accélèrent depuis les sommets glacés, se réchauffant et s’asséchant à mesure qu’elles descendent, dissipant sur leur passage toute forme d’eau, liquide ou solide.. À ce jour le record a été atteint près de la station Dumont d’Urville, sur cette Terre Adélie où l’altitude peut s’élever rapidement à 3 000 mètres, avec des vents soufflant à près de 320 kilomètres par heure.
Des roches tombées du ciel
45 000. C’est le nombre de météorites trouvées en Antarctique en 2022. Et en janvier 2023, une équipe de chercheurs mettait la main sur un spécimen rare de 7,6 kg ! Une fois traversé l’atmosphère, ils ne pèsent généralement qu’une poignée de grammes. De quoi faire du continent l’un des terrains d’exploration favoris des chasseurs d’objets célestes. Ses avantages ? De vastes étendues blanc immaculé sur lesquelles se repèrent aisément le noir de la roche. Son climat sec, qui en assure la préservation. Mais aussi la dérive des glaces qui concentre les météorites dans une même zone, en même temps que le mouvement des glaciers tend à les maintenir à la surface. Cette concentration de météorites fait de l’Antarctique une source inestimable afin de mieux comprendre notre système solaire et notre place dans l’univers.
Crédits photos : ©iStock ; ©StudioPONANT
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