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Rencontre-Jean-Louis-Etienne

Jean-Louis Étienne, l’aventurier de l’extrême

Rencontre avec un explorateur aux multiples talents

D’abord tourneur fraiseur, puis médecin et maintenant explorateur, Jean-Louis Étienne poursuit sans relâche ni lassitude son rêve d’aventure, d’un pôle à l’autre. Sans jamais s’imposer de barrières ni de contraintes, l’homme imagine, élabore, fédère, organise et voyage inlassablement. Il nous raconte sa passion pour les déserts et la créativité qui l’anime pour entreprendre encore et encore de nouvelles expéditions…

Vous avez été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, tirant votre traîneau. Comment cette grande aventure a-t-elle façonné votre façon de concevoir le voyage ?

J’ai longtemps participé à des expéditions en tant que médecin, jusqu’au jour où j’ai eu envie de monter ma propre expédition : aller au pôle Nord en solitaire. L’arrivée au pôle Nord est un moment unique dans mon existence, une libération, l’aboutissement de mon projet.
Après 63 jours de marche en solitaire, j’avais réussi à atteindre ce point. Ce fut un moment de grande félicité et de soulagement. Je suis revenu du pôle Nord avec un outil essentiel : la confiance en moi.

Au pôle Nord, l’eau est gelée, l’air condensé, les paysages immaculés… Comment les sens sont-ils sollicités lors d’un tel voyage ?

Il y a trois couleurs : le bleu, le blanc et le gris quand il ne fait pas beau. Il n’y a pas d’odeur, pas d’autre bruit que la glace qui grince. C’est d’une aridité sensorielle totale. En 1986, il n’y avait pas de GPS, pas de téléphone iridium : l’isolement complet, une retraite intérieure intense.
Avec du recul, ce fut un grand luxe. Le pôle Nord, c’est un apprentissage de la vie avec soi. Dans ce monde où l’on est de plus en plus connectés, le temps passé avec soi se raréfie.

Par la terre, par la mer avec votre bateau le Tara, par les airs en ballon, vous avez accédé aux pôles par tous les moyens. Est-ce une façon de découvrir sans fin les pôles ?

J’aime surtout mettre en œuvre de nouveaux véhicules. Avant de faire médecine, j’ai reçu un apprentissage technique et j’ai toujours ce goût pour la création technologique, pour le dessin technique. J’ai conçu Antarctica (aujourd’hui Tara), un bateau fait pour aller dans les glaces. La navigation permet d’approcher des côtes, de la glace, des animaux… L’approche par la mer est grandiose !
J’ai fait construire un dirigeable en Russie, pour mesurer l’épaisseur de la banquise du pôle Nord. J’ai construit une nacelle, Polar Observer, avec laquelle j’ai dérivé sur la banquise pour en étudier les mouvements. Je travaille maintenant sur Polar Pod : un nouveau projet, un nouveau type de bateau pour étudier l’océan autour de l’Antarctique. Pour cela, je m’entoure de toutes les compétences. Je génère l’idée, et l’envie autour de moi.

La transmission est-elle une vision essentielle dans votre vision du monde ?

Oui, donner simplement envie, pousser l’éveil. Chacun est porteur d’un capital de compétences. Nous sommes comme une grosse pelote de laine, avec un petit fil qu’on cherche sans arrêt. Il faut aider les gens à trouver ce petit bout de fil, ensuite ils déploient leur existence. Nous sommes faits de richesses que nous ignorons.

Quand vous étiez enfant, vous rêviez de gravir le mont Blanc, ce que vous avez accompli une fois jeune adulte. De vos rêves d’aventures, vous en reste-t-il à réaliser ?

Je vis un rêve permanent puisque je suis resté fidèle à l’idée d’expédition, cette petite lumière qui s’est allumée quand j’étais enfant. Petit, je vivais à la campagne. Je partais marcher dans les collines et je me faisais des rêves himalayens, des rêves de mont Blanc… Ensuite, j’ai fait des listes de matériel pour aller camper dans les Pyrénées, en hiver. Je ne savais pas que j’allais en faire mon métier, ma vie.
C’est la médecine et la technologie que j’ai apprises qui ont été autant d’outils pour cultiver ce rêve d’expédition, en moi depuis très longtemps. Si vous avez un rêve, essayez de le rejoindre. Il faut savoir que ce n’est pas parce qu’on a des rêves forts que c’est facile. Il y a toujours un moment où tout se complique : c’est là qu’il faut tenir, résister à la tentation de l’abandon. Les expériences qui m’ont fait grandir, c’est quand j’ai résisté à cette tentation. 

L’aventure selon Jean-Louis Étienne, en…

…1 film : 
Un homme parmi les loups : « Un film magnifique et un message fort sur la protection des loups. »

…1 livre : 
L’Usage du monde, de Nicolas Bouvier. « C’est lui qui m’a donné envie d’écrire, quelque chose en le lisant a résonné en moi. »

.1 musique :
Change the World, d’Eric Clapton. « Jacques Brel chantait : ‘Le monde sommeille par manque d’imprudence.’ On se cocoone, on se limite… Cela manque de folie ! »

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