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4 questions à… Pascal Bruckner

“La liberté reconquise est d’abord la liberté des petits pas, des gestes minuscules”. Pascal Bruckner

Dans ses interviews confinement, Escales vous emmène à la rencontre de personnalités régulièrement présentes à bord des navires PONANT. Journaliste, philosophe, artiste ou essayiste, ils vous dévoilent leurs conseils et leurs indispensables pour mieux appréhender la situation.

Vos indispensables en cette période de confinement ?

Tout écrivain détient un privilège indu en cette période : il est confiné par nature. Il a besoin de calme, de concentration. Il n’y a donc aucun changement majeur à cette nuance près : cet isolement est d’habitude volontaire, maintenant il est subi.
Finalement ces deux mois seront passés à grande vitesse car je termine un essai et c’est exactement ce dont j’avais besoin pour l’achever.
Il y a des moments de panique quand on se réveille au milieu de la nuit et qu’on se croit atteint de tous les symptômes vus au Journal télévisé. Beaucoup de Français sont tombés malades par ouï dire, j’imagine, en cette période. Le matin dissipe la terreur et mon remède consiste à courir comme un hamster avec d’autres hamsters autour des places vides, des rues désertes.
Et à faire du piano dans un immeuble quasi abandonné en tapant sur le clavier à minuit sans vergogne.
Enfin n’oublions pas l’heure des repas : ils constituent vraiment le pilier de la réclusion. Le matin penser au déjeuner, à midi faire le menu du dîner tel est l’un des secrets d’un bon confinement. Je n’ai jamais partagé autant de recettes avec ma fille, mes copains, mon ex- femme, ma belle -fille, ma compagne confinée à Bruxelles et je sortirai de cette épreuve armé d’un savoir- faire culinaire bien supérieur à ce qu’il était auparavant.
J’ai repris, je l’avoue une addiction ancienne non à l’alcool mais aux glaces et il m’arrive de vider un pot entier d’un litre en une soirée. Sans remords ni douleurs.

Vos conseils pour bien vivre cette période ?

Tout écrivain détient un privilège indu en cette période : il est confiné par nature. Il a besoin de calme, de concentration. Il n’y a donc aucun changement majeur à cette nuance près : cet isolement est d’habitude volontaire, maintenant il est subi.
Finalement ces deux mois seront passés à grande vitesse car je termine un essai et c’est exactement ce dont j’avais besoin pour l’achever.
Il y a des moments de panique quand on se réveille au milieu de la nuit et qu’on se croit atteint de tous les symptômes vus au Journal télévisé. Beaucoup de Français sont tombés malades par ouï dire, j’imagine, en cette période. Le matin dissipe la terreur et mon remède consiste à courir comme un hamster avec d’autres hamsters autour des places vides, des rues désertes.
Et à faire du piano dans un immeuble quasi abandonné en tapant sur le clavier à minuit sans vergogne.
Enfin n’oublions pas l’heure des repas : ils constituent vraiment le pilier de la réclusion. Le matin penser au déjeuner, à midi faire le menu du dîner tel est l’un des secrets d’un bon confinement. Je n’ai jamais partagé autant de recettes avec ma fille, mes copains, mon ex- femme, ma belle -fille, ma compagne confinée à Bruxelles et je sortirai de cette épreuve armé d’un savoir- faire culinaire bien supérieur à ce qu’il était auparavant.
J’ai repris, je l’avoue une addiction ancienne non à l’alcool mais aux glaces et il m’arrive de vider un pot entier d’un litre en une soirée. Sans remords ni douleurs.

Des alternatives pour nourrir sa culture ?

La Comédie française a mis en ligne les principales pièces du répertoire et j’ai revu par exemple Un fil à la patte de Feydeau déjà vu en salle avec l’incroyable Christian Eck qui est pour moi le plus grand acteur français actuel.
Le Carmen de Bizet monté par Roberto Alagna est également disponible dans une mise en scène décoiffante et superbe.

Vos projets post-confinement ?

Mes projets pour l’après ? Ils sont d’un grand prosaïsme. Aller au café, au restaurant, pouvoir traverser la Seine sans contrôle, courir dans les parcs ré ouverts, randonner en montagne, réunir tous les gens qu’on aime…
La liberté reconquise est d’abord la liberté des petits pas, des gestes minuscules.
Retrouver l’ordinaire comme s’il était extraordinaire.

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