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Rencontre avec les albatros

Une espèce emblématique de l’océan Austral en danger

À l’occasion de la première Journée mondiale de l’albatros célébrée le 19 juin 2020, Sandrine Erwin-Rose, responsable Expédition PONANT pour la zone Asie Pacifique, partage ses connaissances scientifiques sur l’albatros et évoque les progrès importants réalisés pour sa conservation dans les îles subantarctiques d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

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Quelles espèces d’Albatros rencontre-t-on dans les îles subantarctiques d’Australie et de Nouvelle-Zélande et où peut-on les trouver ?

Les albatros sont des oiseaux de mer pélagiques qui se reproduisent principalement sur des îles éloignées. Ils parcourent de très grandes distances lorsqu’ils sont en quête de nourriture et lors de leurs migrations. On peut les observer fréquemment loin des terres, rattrapant les courants d’air ascendants au-dessus des flots, ce qui leur fournit une portance supplémentaire et leur permet de glisser sans effort au-dessus de l’océan Austral. Vingt des vingt-deux espèces d’albatros du monde se trouvent dans l’hémisphère sud, quatorze espèces se trouvent dans les îles subantarctiques et douze d’entre elles se reproduisent sur un certain nombre de ces îles.

L’île de Macquarie est le lieu de reproduction de l’albatros à sourcils noirs, à tête grise, fuligineux à dos clair, à cape blanche et hurleur ; les îles d’Auckland accueillent l’albatros à cape blanche, l’albatros hurleur d’Auckland (Gibson), l’albatros fuligineux à dos clair et l’albatros royal du sud ; les îles Snares abritent l’albatros de Buller, l’albatros de Salvin et l’albatros à sourcils noirs ; l’île Campbell séjourne l’albatros de Campbell, royal du sud, à tête grise, fuligineux à manteau clair, à sourcils noirs et des Antipodes ; sur les îles Bounty vit l’albatros de Salvin, tandis que les îles Antipodes rassemblent les albatros des Antipodes, fuligineux à manteau clair, à sourcils noirs et à cape blanche.

Quelles sont les principales caractéristiques du mode de reproduction des albatros ?

Les albatros ne reviennent à terre que tous les deux ou trois ans pour se reproduire. Ils y trouvent leur partenaire, renforcent les liens entre eux par des parades rituelles nuptiales, s’accouplent, puis pondent et incubent un œuf unique. Dans les premiers stades de développement du poussin, les parents prennent place à tour de rôle sur le nid, tandis que l’autre part rechercher de la nourriture loin en mer. Plus tard, les deux parents repartiront au large et le poussin restera sur le nid en attendant, parfois pendant des semaines, qu’un parent revienne lui apporter à manger. Les poussins prennent leur envol vers l’âge de dix mois et ne reviendront pas avant cinq à dix ans pour commencer à se reproduire à leur tour. Les nids sont constitués de boue et sont perchés de façon précaire sur les escarpements rocheux des îles Auckland et de Macquarie, ou bien dans les touffes d’herbe de l’île Campbell, exposés aux vents de l’océan Austral, nécessaires aux oiseaux adultes pour s’envoler.

Albatros à tête grise © Mick Fogg – Albatros à sourcils noirs © PONANT – Île Campbell © Studio PONANT Margot Sib – Albatros à tête grise, île Macquarie © Melanie Wells – Albatros à tête grise, îles Snares © Mick Fogg – Poussin d’albatros fuligineux à dos clair © Sandrine Erwin-Rose

Quelles sortes de menaces pèsent sur les albatros ?

Malheureusement, les albatros sont l’un des groupes d’oiseaux les plus menacées au monde. Quinze des vingt-deux espèces sont considérées comme « vulnérables ou en danger ». Les menaces qui pèsent sur les albatros proviennent à la fois de la mer et de la terre, ce qui réduit leur survie et donc leur capacité à se reproduire.

Les menaces en mer concernent les navires de pêche qui capturent involontairement les oiseaux dans leurs filets ou avec des hameçons appâtés, mais aussi les tirs intentionnels, la concurrence pour la nourriture ou les rejets des navires de pêche, la dépendance aux rejets de la pêche, la pollution marine et le changement climatique.

La pêche à la palangre représente une menace importante, et peut-être le principal danger en mer, pour les populations d’albatros. Chaque année, des milliers d’albatros sont accidentellement tués (appelés prises accessoires) lorsque les oiseaux sont attirés par les bateaux de pêche et ingèrent des hameçons appâtés. Ils se noient ou, s’ils sont relâchés, meurent plus tard des suites de leurs blessures.

Quant aux menaces d’origine terrestre, elles englobent les impacts des perturbations humaines, la dégradation de leurs nids, la concurrence pour l’espace de nidification. Mais la plus grande menace terrestre qui pèse sur les albatros est celle des animaux nuisibles ou introduits, en particulier les souris, les rats, les chats et les porcs qui s’attaquent aux œufs, aux poussins et aux adultes. Les lapins endommagent également la végétation, ce qui entraîne une érosion et augmente par conséquent le risque d’exposition des albatros à leurs prédateurs, ainsi que la réduction des zones de nidification.

Albatros royal du sud © Studio PONANT Nathalie Michel – Albatros à sourcils noirs © Studio PONANT Nathalie Michel – Albatros de Buller – Débarquement en Zodiac® sur l’île d’Enderby © Studio PONANT Nathalie Michel – Albatros fuligineux à dos clair © Mick Fogg – Albatros royal du sud sur l’île Campbell © Mick Fogg –

Quelles actions sont déployées pour prévenir ces dangers ?

Les autorités australiennes et néo-zélandaises, en collaboration avec la Commission pour la Conservation des Ressources Vivantes de l’Antarctique (CCAMLR), ont mis en œuvre des mesures visant à réduire le nombre d’albatros tués accidentellement par les bateaux de pêche. Il s’agit notamment de limiter le nombre de navires autorisés dans les zones sensibles (par exemple, l’île de Macquarie) et de faire respecter des taux maximums de prises accessoires : si les limites sont atteintes, le navire de pêche à la palangre doit cesser ses activités pour la saison. En outre, les navires sont tenus de réduire les risques de prises accessoires : utilisation de palangres lestées, interdiction de rejeter à la mer les prises de poissons non ciblés et autres rejets, utilisation de dispositifs dissuasifs pendant les opérations de pêche à la ligne, interdiction de poser des lignes la nuit, et la présence d’observateurs scientifiques indépendants à bord.

L’albatros peut parcourir de très longues distances, l’implication de toutes les nations où les oiseaux se rendent est primordiale. L’Accord sur la conservation des albatros et des pétrels (ACAP) ratifié en 2001, regroupe aujourd’hui treize pays (parties) qui s’efforcent ensemble de préserver les albatros et les pétrels en coordonnant les actions internationales pour réduire les menaces sur ces populations.

Au cours des vingt dernières années, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont investi et continuent d’investir des sommes importantes pour l’éradication des animaux nuisibles dans les îles subantarctiques, thème retenu pour la campagne de sensibilisation de l’ACAP pour cette première Journée mondiale de l’albatros. Les îles, y compris celles de Macquarie, Campbell et les îles Antipodes, ont été déclarées « exemptes d’animaux nuisibles » après des travaux approfondis. Les recherches démontrent les impacts positifs de ces mesures. Le nombre d’albatros hurleurs, qui a avait diminué, semble faire de nouveau progresser : 10 couples ont niché et six poussins sont nés pendant la saison de nidification estivale 2019-2020 sur l’île de Macquarie, le plus grand nombre depuis plus d’une décennie !

Cependant, de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour mieux comprendre la biologie et l’écologie de ces oiseaux afin de mieux les protéger. Certaines organisations non gouvernementales telles que la Coalition pour l’Antarctique et l’Océan Austral, le Southern Seabird Solutions Trust basé en Nouvelle-Zélande et le Tasmanian Albatross Fund sont également essentielles pour soutenir les recherches en cours et les mesures de protection.

Photo credit: © Sandrine Erwin-Rose, Mick Fogg, Nathalie Michel, Margot Sib, Melanie Wells

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