Baléares secrètes : Explorez l’archipel hors des sentiers battus

Fugue confidentielle dans l’archipel espagnol

Les Baléares… On les imagine souvent envahies de vacanciers empressés de se prélasser sur le sable fin de ses plages paradisiaques. Mais en brillant cachotier, le célèbre archipel espagnol a su préserver, à l’abri des regards trop nombreux, de multiples beautés cachées.

À Majorque…

Des impressionnantes falaises de calcaire aux criques idylliques, en passant par les plaines de la Serra de Tramuntana, l’île de Majorque demeure l’une des plus belles destinations « nature » de la Méditerranée.

Escapade dans les terres, à Valldemossa

Partez à la découverte de l’arrière-pays rural de Majorque ! Valldemossa se dresse dans une vallée de la Serra de Tramuntana, à une dizaine de kilomètres de Palma. Vous adorerez la tranquillité de cet authentique village, flâner le long de ses maisons de grès aux volets verts, arpenter ses rues pavées et ses places. Celles-là mêmes qui accueillirent les amours de George Sand et Frédéric Chopin.

Instants suspendus à travers la bucolique Petra

Des routes bordées d’amandiers, d’oliviers et de vignes vous mèneront jusqu’à Petra. Un village irrésistiblement inspirant où vous retrouverez quelque chose de la Majorque d’autrefois. Venez y contempler l’histoire de l’enfant chéri du pays, le missionnaire franciscain Junípero Serra. Il y est omniprésent : de sa maison natale à la gothique église Sant Pere où il fut baptisé, du couvent Sant Bernardi où il fut formé, à la place et au musée qui portent son nom.

À l’assaut du Castell d’Alaró

Cramponné aux contreforts de la Serra de Tramuntana, le rocheux Castell d’Alaró compte parmi les nids d’aigles secrets d’une Majorque médiévale fortifiée. C’est le point d’orgue d’une ascension au cœur de l’histoire de l’île et de sa nature luxuriante, entre terrasses d’oliviers sauvages, forêt de chênes verts et ancien chemin de muletiers. Sur l’éminence où s’élèvent les vestiges de la forteresse, une tour, un sanctuaire et un ermitage devenu refuge. Mais surtout une vue étourdissante sur les plaines alentour et les principaux sommets de la Serra de Tramuntana.

Seuls ou presque sur une île déserte

D’autres superbes explorations pédestres vous attendent à Sa Dragonera et à Cabrera, deux îles inhabitées émergeant au large de Majorque. Sa Dragonera, d’abord, à la silhouette d’un dragon endormi veillant sur sa terre mère. Elle abrite une flore et une faune endémiques remarquables. À commencer par ses lézards, petits « dragons » auxquels le bout de terre doit réellement son nom. Dans ses calanques, quelques étonnants crustacés. Dans les airs, ses faucons d’Éléonore, crécerelles et pèlerins.

Retour à la vie sauvage à Cabrera

Quant à l’île de Cabrera, elle doit son nom aux chèvres sauvages qui autrefois arpentaient ses reliefs rocheux. Vous y découvrirez aujourd’hui un précieux écrin de nature. Une faune et une flore particulièrement préservées, voilà le véritable trésor de Cabrera. Le long de son littoral préservé, vous pourrez profiter d’un des exemples les mieux conservés de vie marine de toute la mer Méditerranée.

Inspirations majorquines

C’est à la chartreuse royale de Valldemossa que les deux amants George Sand et Frédéric Chopin trouvèrent refuge lors de l’hiver 1838. Entre les murs néoclassiques du monastère, la romancière coucha sur le papier son récit de voyage Un hiver à Majorque tandis que le pianiste polonais y trouva l’inspiration pour nombre de ses Préludes.

À Minorque…

Plus petite mais non moins lumineuse, l’île de Minorque a su magnifier ses singularités. Et vous serez surpris tant par la richesse du patrimoine historique et archéologique que par les trésors naturels et culturels de ce petit bout de terre aux paysages sinueux balayés par la tramontane.

Se laisser surprendre par l’île du Roi

Depuis les rives de la baie de Port Mahon, capitale de Minorque, embarquez pour l’île du Roi. Une quinzaine de minutes de traversée pour, à l’arrivée, un impensable voyage du VIe au XXIe siècle ! Quand les vestiges d’une basilique paléochrétienne côtoient les expressions artistiques les plus avant-gardistes. C’est en effet sur ce petit îlot à la beauté méditerranéenne que la célèbre galerie d’art Hauser & Wirth – 14 lieux d’expositions dans le monde – a choisi de jeter l’ancre, entre les murs d’un ancien hôpital naval du XVIIIe siècle. L’occasion d’un bain de culture inattendu !

Se perdre dans le labyrinthe de Lithica

Tout près de Ciutadella, rejoignez cette carrière de « marès », cette pierre calcaire typique de l’île qui orne ses maisons et ses églises. Depuis 1994, il n’est plus question d’extraction à Lithica. Le site est devenu une fantastique curiosité minérale cerclée d’un jardin botanique de sept hectares. Perdez-vous dans ce dédale de végétation sertie de roche, le long de ces parterres de plantes aromatiques. Plongez dans les entrailles de la carrière jusqu’à atteindre son cœur : un ahurissant labyrinthe de pierre, chef-d’œuvre signé Laetitia Lara, tout droit inspiré du crétois Labyrinthe du Minotaure. Une aventure aussi ludique que romantique !

Contempler le pont d’en Gil

Autre curiosité, toujours dans la région de Ciutadella : le pont d’en Gil, superbe arche de pierre naturelle, tel un pont “suspendu” au milieu de la mer. Vous le rejoindrez facilement en vous écartant du quartier très animé de Cala en Blanes. Étonnant contraste d’ailleurs que de vous retrouver soudain au calme dans ce lieu aussi magique qu’insolite. Un cadre particulièrement inspirant pour les amateurs de photographie et de couchers de soleil. Et pour faire durer le plaisir, longez le sentier de randonnée Camí de Cavalls jusqu’au phare de Punta Nati où une autre vue splendide vous attend.

À Ibiza et Formentera…

Île la plus festive des Baléares, évidemment, Ibiza sait aussi se faire bien plus authentique. À l’image de ses criques isolées ou de ses paisibles villages de l’intérieur. Quant à Formentera, la plus petite de l’archipel, elle sera le refuge idéal pour une évasion à la langueur délicieuse.

Randonner vers les merveilles d’Atlantis

Il faudra aller la chercher, bien chaussé, à une demi-heure de marche : la crique Atlantis, de son vrai nom Sa Pedrera de Cala d’Hort, lovée au sud-ouest d’Ibiza. Mais quelle surprise à l’arrivée ! Vous voilà sur une curieuse « plage » aux formations rocheuses à la couleur jaune-ocre. Une ancienne carrière, « percée » de piscines naturelles et dont émane une atmosphère surnaturelle. Un lieu à part, inapprivoisé, et l’une des plus belles criques d’Ibiza.

Explorer l’intrigant rocher d’Es Vedrá

Au large d’Atlantis se dresse Es Vedrá, énigmatique « dent » de pierre liée à de nombreuses légendes. Si la plage de Cala d’Hort pourra être un spot d’observation idéal au coucher du soleil, vous avez également la possibilité d’en faire le tour en bateau pour explorer sa réserve naturelle protégée.

Pause dans les criques secrètes du nord d’Ibiza

Loin de l’agitation festive du sud, c’est une tout autre île que vous découvrirez. Plus discrète et sauvage. À l’image de la petite crique de galets et de sable Pou des Lleó, ponctuée de quelques cabanes de pêcheurs, à l’est de Sant Carles. Un peu plus au nord encore, passé la colline depuis le village de Sant Vicent de Sa Cala, vous pourrez rejoindre la jolie crique méconnue de Port de Ses Caletes. Quiétude garantie ! Quant à la crique rocheuse d’Es Portixol, au nord-ouest d’Ibiza, sa poignée d’habitués en loue la beauté naturelle et la tranquillité.

Road trip de village en village

Ils sont au nombre de quinze. Tous témoins du passé rural de l’île et de sa population de pêcheurs-agriculteurs. Les villages d’Ibiza se visitent au hasard de votre découverte, comme Sant Vicent de Sa Cala, Sant Joan de Labritja, sur le chemin de Cala Benirrás, ou bien encore Sant Agustí des Vedrà, charmant village perché sur sa colline et au remarquable ensemble architectural du XVIIIe siècle. Vous le comprendrez vite : c’est à eux et à leurs maisons traditionnelles blanchies à la chau que l’île doit son surnom d’« île blanche ».

Aux confins des Baléares, au cap de Barbaria

Si Formentera, sœur discrète d’Ibiza, apparaît tout entière comme une ode à la tranquillité, à l’écart de ses voisines plus populaires, son phare du cap de Barbaria, au sud, pourrait en être le totem. Entouré de lande rase sauvage, il doit son nom au souvenir des bateaux pirates croisant à la pointe méridionale de la « petite Caraïbe ». Depuis le cap Barbaria, l’Afrique n’a jamais été aussi proche. À la pointe du promontoire, un phare et, à ses côtés, la tour des Garroveret, tour de guet d’où, paraît-il, on pourrait, par temps clair, voir se dessiner au loin les côtes du lointain continent…

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Les Baléares à l’écart de la foule