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L’ethno-tourisme, par Serge Guiraud

Rencontrer des cultures extraordinaires et participer à leur préservation

On appelle ethno-tourisme, la rencontre humaine organisée par les professionnels du tourisme entre les voyageurs et les peuples autochtones de contrées lointaines. Une expérience authentique qui permet de découvrir des coutumes et des traditions extraordinaires, rythmées par la nature.
Serge Guiraud, photographe, réalisateur de films documentaires et ethnographe spécialiste de la culture matérielle des Amérindiens du Brésil accompagne les croisières d’expédition PONANT depuis une dizaine d’années. Il partage avec nous son expertise sur le sujet, et sa définition de l’ethno-tourisme.

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Serge Guiraud : « L’ethnotourisme consiste à se déplacer pour aller à la rencontre de l’autre, de l’altérité. Si l’on se réfère strictement à la définition que se fait le grand public, l’ethno-tourisme consisterait à visiter des espaces de nature non agressés par l’homme et à rencontrer des sociétés évoluant encore dans la pureté des origines. Il est évident que cette quête de mondes authentiques est une chimère fabriquée par cinq cents ans de malentendus culturels et véhiculée toujours par ceux qui recherchent une part oubliée de nous-mêmes.
De plus en plus de professionnels du tourisme inscrivent dans leurs circuits des rencontres avec les populations autochtones. Les visiteurs doivent être informés pour qu’ils puissent avoir une meilleure compréhension de l’expérience, sans démonter leur imaginaire.
Quel que soit le degré d’isolement ou d’intégration à l’environnement naturel et social de la population visitée, il faut comprendre que cette communauté est une société contemporaine non figée dans le temps. Les attributs extérieurs comme les vêtements, montres, portables et téléviseurs ne sont rien d’autres que leur capacité à emprunter à l’extérieur ces éléments et à les intégrer à leur culture. Ces emprunts n’enlèvent en rien leur perception singulière de l’univers et leur façon d’agir et d’interagir au sein de leur communauté et avec le monde qui les entoure.

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Souvent, l’échange se passe par le biais d’une cérémonie, d’une danse ou d’un chant. Les participants ont généralement revêtu leurs habits d’apparat, c’est-à-dire des pagnes, des peintures et des ornements corporels. C’est un moyen d’affirmer une identité et une relation singulière avec l’univers. Ce qui est présenté aux visiteurs est un « moment extraordinaire » de leur société, autrement dit un évènement qui est hors du quotidien. Ces cérémonies sont parfois sorties du contexte et les acteurs décident de ce qui peut être « donner à voir » aux profanes (visiteurs non initiés).
L’ethnotourisme n’est pas une activité passive. Le visiteur est automatiquement impliqué dans une action : celle d’observer et même de participer. Cette observation n’est pas à sens unique. En effet, le visiteur est lui aussi observé par l’autochtone. Il va de soit, que son comportement doit être respectueux.
Dans un tel contexte, l’équipe de guides-naturalistes tient un rôle important dans le succès de ces rencontres. Bien informer et conceptualiser l’expérience semble indispensable pour ouvrir les regards, stimuler la pensée et briser les stéréotypes. En résumé, sensibiliser les passagers au fait qu’il existe différentes façons de vivre la condition humaine et d’habiter la terre, tel doit être sa démarche.

Peuple Karaja, Brésil © Serge Guiraud – Peuple Kayapo en Amazonie, Brésil © Serge Guiraud – Passagers PONANT explorant le fleuve Amzone en Zodiac® – © Servane Roy Berton – Île Tanna, Vanuatu © Olivier Blaud – Enfants des îles Trobriand, Papouasie-Nouvelle-Guinée © Serge Guiraud – Tufi, Papouasie-Nouvelle-Guinée © Olivier Blaud

Du point de vue anthropologique, l’ethno-tourisme peut avoir une importance primordiale dans la valorisation d’une culture. « Venir de si loin pour nous voir » peut être interprété comme un moyen d’auto-valorisation qui conforte ou engendre un dynamisme culturel. Notre escale à Ureparapara au Vanuatu en est un parfait exemple. Cette île isolée n’a que peu de contact avec l’extérieur. La visite de PONANT est un moyen de briser, même de façon éphémère, cet isolement. La population nous offre en retour des chorégraphies spectaculaires. J’ai discuté avec des personnes francophones qui nous remercient de faire escale chez eux.
Il arrive que des cérémonies qui n’ont plus été célébrées depuis de longues dates soient revigorées par la présence de touristes. En Amazonie, l’exemple d’une ethnie qui ne célébrait plus un rite à cause du coût élevé de son organisation, décida de faire « sponsoriser » la fête par des invités extérieurs. De ce fait, non seulement les touristes contribuent financièrement à l’organisation de l’évènement mais en plus ils y participent de façon active.
Enfin, dans le processus de valorisation, il est important que les passagers qui assistent à une cérémonie ne la quittent pas avant la fin. C’est très mal interprété par les autochtones.

Yasur, Vanuatu – © Serge Guiraud
Danse, archipel des Bijagos, Guinée Bissau © Serge Guiraud

L’ethno-tourisme est une belle manière de rencontrer des sociétés indigènes et de comprendre leur fonctionnement. Je souhaite à tous les passagers PONANT de gravir les pentes du Mont Yasur, de s’initier à la Water Music au Vanuatu, de pénétrer les mangroves de Tufi en Papouasie-Nouvelle-Guinée assis dans une pirogue à balancier, et de vibrer aux rythmes des percussions des Baining qui résonnent dans la nuit de Nouvelle-Bretagne. »

Crédits photos : © Olivier Blaud et © Serge Guiraud

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