Itinéraire corsé, du Guatemala au Costa Rica
Partir en croisière en Amérique centrale, c’est embrasser des cultures qui ont pour tradition le respect et le travail de la terre. Parmi les richesses procurées par les sols fertiles des moyennes montagnes, le café fait figure d’exception. Introduit tardivement sur le continent, il en a assuré l’économie ces quelque 220 dernières années.
La « révolution du café »
Véritable institution en Orient, le café n’est introduit en Amérique centrale et en Amérique latine qu’à la fin du XVIIIe siècle.
Le café serait ainsi arrivé au Costa Rica pour la première fois en 1791, grâce à un commerçant panaméen. Mais on considère le père Félix Velarde comme le premier semeur, dès 1816. L’altitude des cordillères centrales, leur climat doux et humide et leurs sols volcaniques offrent les conditions propices au développement de cette nouvelle culture.
Pendant plus d’un siècle, le café, principalement de l’Arabica, sera le moteur de la croissance économique du Costa Rica, du Guatemala et du Salvador. À la fin du XIXe siècle, les exportations de café de ces trois pays représentent 80 à 90 % de leurs exportations totales. On parle alors de « révolution du café ». Aujourd’hui, les caféiers occupent 20 % des surfaces agricoles dans ces pays. Pendant les escales des croisières au Costa Rica, il n’est pas rare d’apercevoir des plantations.
33 000 planteurs de café costaricains
Avec un territoire plus réduit que des concurrents comme le Brésil, le Costa Rica a pris le parti de miser sur la qualité pour proposer un des meilleurs cafés du monde. Une stratégie qui rapporte : en 2005, le café représentait la quatrième ressource économique du Costa Rica.
Cette richesse a poussé les habitants à surnommer le café « Grano de oro », ou grain d’or. La feuille du caféier figure d’ailleurs parmi les symboles des blasons de certaines régions où sont répartis 33 000 planteurs.
Le café, moteur de l’exportation du Guatemala
Par manque d’infrastructures et de main-d’œuvre, la caféiculture a peiné à se développer au Guatemala. L’arrivée des Allemands en 1828, puis des Français en 1850, va lui donner une réelle impulsion. Le café guatémaltèque sera notamment présenté à Paris, lors de l’exposition universelle de 1867.
Les évènements de la deuxième moitié du XIXe siècle jouent un rôle prépondérant dans le développement du café. D’un côté, les Allemands colonisent de nouvelles régions où ils plantent des caféiers, étendant ainsi les surfaces cultivables. D’un autre, la révolution anticléricale menée par le président Justo Rufino Barrios dès 1873 se solde par la confiscation des terres ecclésiastiques et la privatisation de terres communales. 390 000 hectares de terrain sont ainsi mis à disposition de petits et moyens cultivateurs. Dès 1880, l’arrivée du chemin de fer, qui relie Escuintla, proche de la capitale La Antigua, à San José sur la côte pacifique, dynamise les exportations : le café devient la première culture vendue à l’étranger par le Guatemala.
De nos jours, les arômes des cafés du Costa Rica et du Guatemala figurent parmi les plus intéressants et les plus recherchés de la planète.
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