Récit d’un repérage inédit au Québec
L’enjeu est de taille : ouvrir la voie aux voyages d’exploration l’hiver dans le Grand Nord canadien. Le repérage sur le fleuve Saint-Laurent, au Québec, mené par José Sarica, Directeur Recherche et Développement de l’expérience Expédition PONANT et
Émerick Le Mouël, premier officier du Commandant Charcot, marque le début d’une nouvelle ère. Cette étape de reconnaissance, à la découverte de paysages englacés, et à la rencontre des communautés locales, a donné vie à de nouveaux voyages à bord du Commandant Charcot, seul navire de luxe à passagers au monde à pouvoir évoluer au cœur des glaces. Retour sur ce repérage où les rencontres humaines ont sublimé les paysages grandioses, encore jamais explorés dans ces conditions.
S’adapter à la nature en hiver
Avant le départ, c’est une certaine appréhension qui habite José Sarica et son équipe, car les repérages en plein hiver peuvent s’avérer imprévisibles. “On ne peut pas contrôler les éléments, seuls la glace et le temps sont maîtres de nos mouvements”, confie-t-il. Mais au fil du voyage, les esprits s’apaisent ; si les avions connaissent parfois de longs retards, les rencontres avec les réceptifs locaux et les études techniques menées une fois sur place présagent des découvertes exceptionnelles. “L’important, c’est de faire confiance aux personnes qui nous entourent et d’être curieux. On part avec une idée en tête, mais on sait que l’on risque de revenir avec un résultat totalement différent… Et c’est en cela que réside la beauté du repérage”, explique-t-il.
Les premiers pas au Québec
Arrivé à Québec, José Sarica redécouvre cette ville en hiver où il a vécu, avec son quartier historique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela fait longtemps qu’il rêve de partager son coup de cœur pour cette région et ses habitants avec les voyageurs PONANT. À son arrivée, il semble pourtant tout redécouvrir sous un autre jour : “Si on m’avait dit que j’avais atterri dans un autre pays, sur une autre planète, j’y aurais cru. La province de Québec a deux visages très contrastés, entre les couleurs de l’été Indien et l’épais manteau blanc hivernal, j’ai perdu tous mes repères. C’était une expérience magique. Je me suis rendu compte que la vraie richesse de la région se manifeste pleinement en cette saison, lorsque les éléments prennent le dessus, avec lesquels il faut oeuvrer en toute humilité”.
Dès les premiers contacts avec le personnel du port, José ressent que tout le monde est dévoué à faire en sorte que Le Commandant Charcot soit le premier navire de croisière à pouvoir explorer la région en hiver. Après les vérifications des infrastructures du port, l’équipe embarque dans un canot de glace, pour traverser le fleuve Saint-Laurent d’une rive à l’autre, avant de mettre le cap sur les prochaines expériences. C’est à bord d’un petit avion qu’ils rejoindront la baie de Sept-Îles, en immortalisant l’archipel d’abord depuis le ciel avant d’en fouler les terres pour y dénicher les meilleures expériences immersives.
Découvrez le reportage consacré à ce repérage exclusif pour suivre nos équipes en coulisses dans leur exploration du Grand Nord canadien en hiver.
Ce voyage est un condensé d’émotions. Je me rappelle avoir ri et pleuré, vécu des instants quasi méditatifs, où l’on se retrouve pleinement face à la grandeur des éléments – des instants d’autant plus magiques lorsqu’on a la chance d’assister à des aurores boréales -, et au contact des communautés qui sont le vrai cœur de cette aventure.
José Sarica, Directeur de l’expérience Expédition PONANT
Des rencontres qui donnent du sens au repérage
Les sensations sont plus vives que jamais lorsque José Sarica traverse la forêt boréale en motoneige, l’unique moyen de transport en hiver dans ces contrées reculées : “Je me sentais tellement vivant, en phase avec les éléments. Je me nourrissais de l’instant”, raconte-t-il. Le froid ici n’est pas une contrainte et les paysages enneigés, dont on distingue à peine les reliefs, transportent dans une atmosphère quasi mystique.
Quelque 45 minutes plus tard, le voilà dans une tente, enivré par les senteurs de sapin baumier et la chaleur infiniment réconfortante émanant d’un petit feu de bois. C’est là que la communauté innue l’attend. Il y fait la connaissance de Chrystal Fontaine, une autochtone qui lui relate le parcours qui l’a conduite à devenir chasseuse de caribou. Elle raconte sa rencontre déterminante avec son mari et la plongée dans les traditions de son peuple pendant un moment de partage rare. “Ces échanges sont la vraie richesse de ces voyages et créent des moments qui n’ont pas de prix”, souligne José, “on brise tous les tabous, on se laisse embarquer et on saisit très vite que l’on est en train de vivre une expérience incroyable”, poursuit-il. Le lendemain au port de Sept-Îles, l’équipe découvre que ce dernier a été pensé pour accueillir Le Queen Mary, mais seul Le Commandant Charcot aura le privilège d’y accoster en hiver.
Des activités inédites au cœur des glaces
Le troisième jour, le rendez-vous est donné aux abords du fjord de Saguenay. Ici, Le Commandant Charcot évoluera dans son élément, au cœur de la glace, et les passagers pourront débarquer sur la banquise. Après un survol en hélicoptère, pour repérer les pistes de randonnée en raquette, en ski ou en traîneau à chien, et analyser la glace, José Sarica arrive dans La Vallée des Fantômes – nom donné à cette forêt dont les sapins sont recouverts d’une épaisse couche de neige -, où les voyageurs pourront passer une nuit dans un chalet à l’atmosphère conviviale à 900 mètres d’altitude dans le parc national des Monts-Valin, pour prendre le temps de contempler les décors lunaires de la forêt boréale.
De retour à Saguenay, l’équipe de repérage teste le rôle de “musher” ou de “princesse” – conducteur ou passager – lors d’une balade en traineau à chien dans la vallée sur le lac gelé et à travers les arbres ensevelis sous la neige, puis est invitée à rejoindre un village de pêche éphémère posé sur la banquise uniquement en cette saison, dont on reconnaît les rangées de maisonnettes colorées. “À mesure que l’on approche, on découvre des trous dans la glace utilisés pour pêcher les poissons de fond, en compagnie de guides locaux passionnés. Ils nous apprennent les techniques pour maîtriser la pêche au sébaste avant de passer à la dégustation en ceviche,” se rappelle José Sarica.
Cap sur l’avenir
Ce repérage ouvre la voie à de nouvelles explorations dans cette région inaccessible en hiver aux navires à passagers traditionnels. Le virage est amorcé, et José imagine des voyages qui mettent les communautés locales au centre de l’attention. “Nous imaginons des voyages d’exploration en Arctique, en mettant à l’honneur les peuples que l’on rencontre, ils sont notre plus grande force”, explique-t-il. Le respect de la nature, qui, parée de ses couleurs d’hiver semble plus hypnotique que jamais, est incarné par les habitants. Ils transmettront leur passion aux passagers, qui deviendront à leur tour les meilleurs ambassadeurs de la région.
La réussite de ce repérage était un challenge immense, mais grâce à cette étape, PONANT deviendra la première compagnie de croisière au monde à proposer d’explorer le fleuve Saint-Laurent en hiver. En pionnier de l’expédition, Le Commandant Charcot continue d’incarner la philosophie de la compagnie, Explore to Inspire, Explorer pour mieux comprendre, partager et protéger, et d’offrir de nouvelles perspectives de développement aux communautés locales.
Crédits photos : ©Julien Fabro