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Les îles d’Hyères, c’est aujourd’hui !

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À la découverte des joyaux varois

Lorsqu’on cite les îles d’Hyères, des noms aussi évocateurs que Porquerolles, Port-Cros ou le Levant viennent à l’esprit. Ces petites stars de la Côte d’Azur ont une réputation de beauté, de douceur et de singularité qui pousse les marins curieux à renoncer aux antipodes pour la Méditerranée. Entre culture, histoire et enchantement naturel, les îles d’Hyères abritent des trésors incroyables et une histoire souvent étonnante.

La presqu’île de Giens, site naturel prisé depuis l’Antiquité

Du simple rocher de la Redonne à la grande Porquerolles, les îles d’Hyères sont composées de pas moins de 14 îles, îlots et rochers qui s’étendent au large de la presqu’île de Giens. Le continent retient cette presqu’île par deux bras de terre longs de 5 km au bout desquels une main de terre se pose sur l’eau. Le long du cordon littoral ouest s’étend l’une des plus grandes plages d’Europe : l’Almanarre. Lorsque le mistral souffle, le site devient un rendez-vous mondial de la planche à voile et du kitesurf. Les meilleurs s’y affrontent toute l’année dans des spectacles grandioses. Dos à cette plage, défile la route du sel le long d’anciens salins qui attirent d’importantes populations d’oiseaux migrateurs dont le flamant rose, un emblème de la presqu’île de Giens.

La presqu’île délimite une frontière naturelle entre le golfe du Lion et celui de Gênes. Les Celtes et les Étrusques sont parmi les premiers à s’y installer, avant que les Grecs y fondent la colonie d’Olbia, dont les vestiges sont visibles près de l’Almanarre. Les Romains y érigent ensuite une cité avant d’en être chassés par les invasions barbares. Le nom du site de l’Almanarre rappelle la présence importante des Sarrasins dans cette région des Maures :  en arabe Al-Manar signifie « le phare  » ou « l’amer ». Les assauts incessants obligent Richelieu à renforcer sa protection en construisant à la pointe sud la batterie du Pradeau, dite “Tour Fondue”.

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Porquerolles, perle des îles d’Hyères

La tour Fondue de la presqu’île de Giens est aujourd’hui le point de départ vers les îles d’Hyères, dont la plus célèbre se trouve à quelques encablures marines au sud : bienvenue sur l’île paradisiaque de Porquerolles. On l’évoque pour ses plages couvertes de pins, ses fragrances de myrte qui chatouillent les narines lorsqu’on s’en approche, son phare du cap d’Arme, sa calanque de l’Oustaou-de-Diou (maison de Dieu) sur la côte sud et ses fonds marins qui regorgent encore de nombreux vestiges antiques. Tout dans le nom de Porquerolles rappelle ce Sud des cartes postales et la douceur de la vie insulaire. 

Cet environnement exceptionnel séduit en 1912 l’aventurier belge François Joseph Fournier qui fait l’acquisition de l’île lors d’une vente par adjudication, pour l’offrir en cadeau de mariage à sa femme. Ce baroudeur au destin exceptionnel a fait fortune dans le Grand Nord américain et en Amérique centrale. À Porquerolles, il développe la culture viticole et fruitière, le maraîchage et l’élevage, créé une coopérative à l’image de celles qu’il avait fondées au Mexique, et assure la liaison avec la presqu’île de Giens. Mort en 1935 à l’âge de 77 ans, cette figure emblématique repose et veille sur son île qui lui doit notamment un célèbre vin rosé.

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Port-Cros, l’île aux écrivains

En 1890, Port-Cros est la propriété du marquis de Beauregard, un célèbre écrivain et académicien qui invite ses amis dans sa villégiature. Il convie ses nombreux confrères à écrire dans le calme créatif de l’île. Une tradition installée, qui prendra toute sa mesure dans les années 1950 et 1960, lorsque Jean Paulhan, directeur et rédacteur en chef de La Nouvelle Revue Française (la célèbre revue littéraire de Gallimard), loue le fort de la Vigie afin de le transformer en résidence d’écriture pour les talents de la maison. Y séjourneront André Malraux (qui fit classer l’île en parc national), André Gide, Saint-John Perse ou Paul Valéry.

Port-Cros compte parmi les plus belles plages de France mais aussi certaines des plus belles pages de notre littérature. Un lien qui semble indéfectible puisqu’un autre écrivain a associé son nom à l’île : l’auteur photographe Yann Arthus-Bertrand. Celui qui contemple le monde depuis le ciel a signé un bail de 99 ans en 2003 avec le parc national pour le fort de Port-Man dont il a assuré la restauration.

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Le parc national de Port-Cros, réserve de biodiversité

Le parc national de Port-Cros est l’un des premiers parcs nationaux français et le pionnier des parcs marins en Europe. Il protège depuis 1963 1 700 ha terrestres et 2 900 ha marins. Certaines zones sont interdites d’accès, comme l’île de Bagaud et l’îlot de la Gabinière. La mission du parc est de veiller sur toutes les espèces marines et terrestres sur son territoire, et notamment depuis 1999, sur un sanctuaire pour les mammifères marins.

À l’ouest de Port-Cros, rares sont ceux qui ont foulé le sable de l’île de Bagaud, une des plus petites des îles d’Hyères. Classée réserve intégrale en 2007, il est interdit d’y accoster. Couverte ici et là d’une magnifique robe rose fuschia due aux fleurs des griffes de sorcières, communément appelées figues marines, sa légende d’île vierge de toute présence humaine est un peu erronée. Il y a bien quelques visiteurs sur cette île : des scientifiques. Laboratoire à ciel ouvert, l’îlot accueille différents programmes d’étude sur l’évolution globale de l’environnement. Les chercheurs y étudient entre autres, les impacts indirects de la pollution et les effets du changement climatique. Sa restauration écologique est une opération pilote en Méditerranée qui s’achèvera en 2021, après 10 années d’étude.

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L’île du Levant, de l’enfer du bagne au paradis naturiste

En 1857, le comte de Pourtalès devient le propriétaire de cette île et installe dès 1861 la colonie agricole de Sainte-Anne, du nom de la patronne des marins et des îles d’Hyères. Il s’agit ni plus ni moins d’un bagne privé autorisé par la loi qui répond à la volonté de Napoléon III de débarrasser les villes de tous leurs petits voleurs, orphelins, maraudeurs et vagabonds. Celui du Levant accueille alors jusqu’à 250 enfants, enfermés et soumis aux travaux des champs jusqu’à l’âge de 16, 18 ou 20 ans, selon la gravité des faits qui leur sont reprochés. La colonie ferme ses portes avec la mort de son propriétaire en 1878 et une stèle sur l’île rend aujourd’hui hommage à tous ces enfants.

Bien des années plus tard, au début des années 1930, deux frères médecins, Gaston et André Durville, découvrent l’île où ils décident de fonder le domaine naturiste d’Héliopolis, gommant une bonne fois pour toutes le passé de l’île à grand renfort de théories hygiénistes, de médecines naturelles et de culte du corps. Le naturisme constitue depuis l’une des principales singularités de l’île du Levant, havre de paix atypique.

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